"Je suis très surpris de la polémique actuelle autour des services rendus aux fournisseurs de la filière Fruits & Légumes et de l’amalgame qui est fait avec les RRR (remises, rabais, ristournes) interdites depuis 2010". Le ton est lancé. Le directeur de TerrAzur (groupe Pomona), Eric Dumont, réagit clairement aux derniers épisodes qui ont éclaboussé la filière ces dernies temps. Une polémique qui "jette le discrédit sur des services utiles, qui dynamisent la filière et valorisent les produits agricoles et leurs fournisseurs. Le fait que certains opérateurs puissent adopter de mauvaises pratiques en la matière ne saurait justifier qu’une interdiction générale de ces services soit envisagée et ainsi stigmatiser l’ensemble d’une profession. Ceci d’autant que la réglementation actuelle prévoit déjà un dispositif de sanctions des abus en la matière, qui a d’ailleurs été récemment appliqué par les tribunaux".
Eric Dumont estime, d’ailleurs, que la réponse législative qu’une partie de la production "a voulu récemment apporter n’est pas la bonne et aura, du point de vue économique, un effet contre-productif pour la filière". Et ceci, pour deux raisons :
. d’abord, parce que, selon lui, les fruits et légumes sont en concurrence avec des produits industriels (barres chocolatées, sodas, chips, yaourts sucrés, pâtisseries industrielles, féculents, plats cuisinés…) qui bénéficient de mise en avant auprès des restaurateurs et des consommateurs. "Priver les F&L de ces atouts qui aideront au développement des ventes fera baisser l’intérêt des consommateurs pour ces produits", souligne-t-il.
. ensuite, par cela risque d’encourager certains opérateurs ayant des structures à l’étranger, à renforcer leurs achats hors de France et, ainsi, affaiblir la production française.
"Pour toutes ces raisons, il nous semble important que toutes les familles de la filière retrouvent de la mesure et se concentrent sur l’objectif commun de développement de la consommation de F&L en France. Nous devons être en capacité de mettre en oeuvre des services valorisant les produits de la filière", conclut-il.
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