
Avec 19 milliards d’€ de CA et 8,7 milliards d’unités vendues, l’épicerie salée s’impose comme une catégorie stratégique de la grande distribution. Mais derrière ces volumes impressionnants, se cache un paysage contrasté, entre segments en forte croissance et marchés en repli. L’innovation, la praticité et la quête de naturalité redessinent les priorités d’un rayon en pleine recomposition. Par Frédérique Guénot
L’apéritif demeure la locomotive du rayon. Avec 16 % du CA et 19,5 % des volumes, les produits apéritifs dominent l’épicerie salée. Chips (+ 5 %), graines salées (+ 6,8 %), extrudés (+ 5,3 %) : tous les sous-segments sont en croissance, portés par des prix 30 % inférieurs aux PGC standards et une offre sans cesse renouvelée. « Les chips, par exemple, ont enregistré une croissance de 5 % en unités vendues. Les graines salées ont vu leurs ventes augmenter de 6,8 %, tandis que les extrudés et tuiles ont progressé de 5,3 % », détaille Anaïs Kassovic, consultante chez Circana. Ce dynamisme est également soutenu par des innovations telles que les nouvelles gammes de chips aromatisées, renforçant l’attractivité de l’offre. Dans un contexte où 69 % des Français considèrent l’apéritif comme un rituel hebdomadaire, le marché des biscuits et snacks apéritifs connaît une dynamique remarquable, soutenue par une recherche de convivialité malgré la pression inflationniste. Sur la catégorie, les MDD continuent de progresser, tandis que les marques premium se démarquent par des innovations. Cette dualité force les marques nationales à mettre en avant leur valeur ajoutée par le biais d’innovations et de stratégies de communication renforcées.
Percée du bio et des produits sains
« L’épicerie salée bio est à + 2,4 % en valeur en CAM P02 2025, tirée vers le haut par les acteurs du corner bio (marques 100 % bio et MDD) à + 3,9 %, tandis que les marques PGC traditionnelles bio sont en recul à -0,7 % », révèle Guillaume Bonnier, chef de produits épicerie salée chez Léa Nature. Color Foods, avec sa marque SUN,