En ce début d’année, la fermeture d’une série de magasins appartenant à la Financière immobilière bordelaise (FIB) et à son PDG, Michel Ohayon a fait trembler le marché du prêt-à-porter. Derrière l’échec personnel d’un homme d’affaires et de sa stratégie de croissance externe effrénée, se révèlent les fragilités structurelles et conjoncturelles d’un secteur qui fait face, depuis 15 ans, à une succession de crises, de mutations technologiques et de changements sociétaux, porteurs de nouvelles opportunités. Par Cécile Buffard
L’arbre qui cache la forêt ? La chute de l’empire Ohayon qui a entraîné, dans son sillage, les fermetures en cascade des magasins Camaïeu, Go Sport, Gap, San Marina ainsi que des franchisés Galeries Lafayette est-elle annonciatrice d’une crise majeure sur le marché de l’équipement de la personne ? Une chose est sûre, si la descente aux enfers de l’homme d’affaires Michel Ohayon, propriétaire de la holding Financière immobilière bordelaise (FIB) et de quelques parts dans sa filiale Hermione People & Brands relève du parcours individuel, ses conséquences fragiliseront un secteur déjà malmené par la croissance du e-commerce. Si 2022 s’est terminé sur un chiffre d’affaires du prêt-à-porter en croissance de 4 %, établi à 24 Mds€, celui-ci a été essentiellement tiré par une hausse de 3 % du prix par article tandis que les volumes d’achats, avec 1,23 milliard d’articles vendus, ont baissé de 8,5 % sur l’année. Pour 2023, les prévisions sont plus sombres. « Nous anticipons une nouvelle baisse des volumes, notamment en raison de l’inflation, estimée à 5 %, tous segments confondus. Le chiffre d’affaires, toutefois, devrait rester à l’identique, sous l’effet d’une hausse significative