
C’est fini pour Nurishh. Le groupe Bel a annoncé mettre un coup d’arrêt à sa marque d’alternatives végétales aux fromages Nurishh et fermer son usine de Saint-Nazaire.
Le groupe Bel annonce l’arrêt de l’activité de sa filiale All in Foods, rachetée en 2020, et de sa marque d’alternatives végétales aux fromages vendus sous sa marque Nurishh. Faute de repreneur, l’usine de Saint-Nazaire pourrait fermer ses portes à la fin de l’année. Une trentaine de salariés sont concernés par le plan de sauvegarde de l’emploi présenté par l’entreprise en avril dernier. Nurishh proposait une dizaine de produits commercialisés en GMS et en RHF (râpés, tranches, tartinables…).
Un marché gagné par la morosité
Si le marché de l’alimentation végétarienne et végane a augmenté de 5% l’an dernier à 750 M€ tous circuits confondus en France, les experts de Xerfi estiment que la dynamique devrait s’inverser d’ici 2030, avec une petite hausse des ventes d’ici 2027, puis un retournement de marché. Dans l’étude que vient de publier Xerfi sur « Le marché de l’alimentation végétarienne et végane – Les stratégies pour élargir le socle de consommateurs et passer d’un marché de niche à un marché de masse « , les experts soulignent à la fois, le conservatisme alimentaire, mais aussi la défiance envers les aliments ultra transformés ou encore les prix peu compétitifs : « La tendance à l’œuvre sur le marché tricolore va épouser, avec un temps de retard, le retournement du marché outre-Atlantique. Le désintérêt des consommateurs américains s’explique par l’inflation, mais surtout par l’écart persistant entre leurs attentes, des produits perçus comme ‘sains’, et la proposition de valeur des alternatives végétales, souvent résumée à des produits ‘sans’. »
Un paysage concurrentiel modifié
L’étude de Xerfi souligne également l’évolution des acteurs du marché végétal, toutes catégories confondues. En France, il a été dominé par les acteurs historiques comme Ecotone (Evernat, Tartex, Bonneterre, Bjorg), Nutrition & Santé (Cereal) et Olga (Sojasun) installés dans les circuits spécialisés. « Mais le jeu concurrentiel a évolué avec l’arrivée de géants, à l’image de Nestlé, Danone ou Andros, suivis par les MDD des GSA. Le secteur compte, en outre, un grand nombre de startup spécialisées. Les acteurs historiques cèderont encore du terrain pour représenter moins de 40% de PDM d’ici 2030, contre 42% en 2024 », selon les prévisions des experts de Xerfi.
C.B.