Face au recul de la consommation de viande, les acteurs de la filière développent une offre toujours plus qualitative et innovent avec des produits associant praticité, saveur et plaisir.
Par Frédérique Guénot
Les points forts
► Bio En pleine progression
► Tendance Consommer moins mais mieux
► Innovations Elles sont partout
“La baisse des achats de viande de boucherie en GMS s’accélère depuis deux ans, l’évolution volume étant passée de -2,2 % en 2017 à -4 % en 2019. Ce recul est transversal, certaines catégories enregistrant une forte baisse, comme le veau (-5,6 %), l’agneau (-7,4 %) le cheval (-13,2 %) et, dans une moindre mesure, le bœuf (-2,3 %)” (1), révèle Frédéric Lebas, responsable marketing GMS chez Socopa. À noter que “cette baisse s’observe uniquement en France, le marché continuant à croître dans d’autres pays”, souligne Denis Lerouge, directeur de la communication et des études chez Interbev. “Pourtant, le nombre d’acheteurs reste quasi stable, avec 97,5 % de foyers acheteurs même si l’on note un recul des quantités achetées, de 28,7 kg par an contre 32,9 kg en 2015 (4)”, tempère Aurélien Penot, responsable Marketing frais chez Charal. Et si le recul est marqué sur les piécés, les élaborés sont stables (+0,1 %), car ils répondent à la demande de produits prêts à consommer ou à préparer, une catégorie qui se développe tant elle est en phase avec une consommation associant praticité, saveur et plaisir. En effet, les “plats cuisinés et la restauration hors domicile se portent bien et il faudra adapter l’offre en conséquence”, note Denis Lerouge.
Une baisse multifactorielle “En cause, plusieurs communications dégageant une image négative concernant la viande”, révèle Aurélien Penot. Des études démontrant le lien entre viande rouge et cancer ont récemment déclenché la polémique, pendant que le Plan national de nutrition santé (PNNS) encourage à limiter sa consommation de viande, en omettant toutefois de faire le parallèle entre consommation réelle des Français (320 g/semaine) et préconisation (500 g/semaine). S’y ajoutent des
campagnes d’affichage enjoignant à une journée sans viande… Par ailleurs, “les Français sont plus attentifs, attendent des produits bio, de qualité ou de tradition bouchère”, ajoute Gonzague Dumoulin, directeur commercial surgelés de la