
Daniel Kretinsky souhaite monter à 68% du capital du groupe Casino avec un apport de fonds propres via FRH et une renégociation de la dette.
Deux ans après la reprise de Casino, l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, principal actionnaire du distributeur, se dit prêt à réinjecter 300 M€ via son véhicule France Retail Holdings (FRH), en échange d’un abandon de dettes de 600 M€. Une opération qui, si elle était validée, porterait sa participation à 68% du capital du distributeur, contre 53,7% aujourd’hui. Et ferait passer la dette de 1,4 Md€ à 800 M€.
Nouveau round de négociations
Rencontre sous haute tension ce lundi 24 novembre entre Philippe Palazzi, le DG de Casino, les représentants de FRH, le véhicule d’investissement de Daniel Kretinsky et de Fimalac, la holding de Marc Ladreit de Lacharrière et, en face, les créanciers du distributeur. Un nouveau round de négociations s’engage pour tenter de sortir le groupe Casino d’une dette qui risque de l’asphyxier.
Daniel Kretinsky propose de garantir une augmentation de capital de 300 M€ sous réserve « de conserver le contrôle actionnarial » sur Casino. Le consortium FRH et Fimalac pourrait ainsi monter à 68% du capital. Autre condition : obtenir « une issue satisfaisante des discussions du groupe avec les créanciers ». Pour l’heure, la structure financière apparaît « inadaptée à la génération de cash-flow ». Outre l’apport de fonds, le renforcement de la structure financière s’appuierait sur différents leviers, dont une réduction du nominal du Term Loan B à 800 M€ (le solde étant converti en capital), sachant que la maturité de la dette Term Loan B, de 1,41 Md€, doit être remboursée par Casino à ses prêteurs long terme, en mars 2027. Le plan prévoit aussi un abaissement du taux d’intérêt moyen de la dette à 6%.
Besoin de 500 M€ de liquidités pour le plan Renouveau 2030
Pour convaincre les créanciers, le groupe mise sur son plan Renouveau 2030 (et non plus 2028) afin de consolider son redressement et poursuivre son développement. D’où l’intérêt du renforcement de la structure financière afin d’aborder cette étape dans des conditions de liquidité adéquates. Evidemment, l’exécution de ce plan Renouveau nécessite encore un financement substantiel, avec des besoins de liquidité d’environ 500 M€. Au programme, notamment, la rénovation de 100% du parc de Monoprix, l’élargissement du concept Oxygène à 800 magasins Franprix, ou encore le déploiement des nouveaux concepts Spar et Casino dans 300 magasins. Des besoins qui peuvent être couverts par une combinaison d’injection immédiate de fonds propres, d’optimisation du dispositif de financement opérationnel, et de réduction des intérêts financiers.
« Le soutien de FRH à la stratégie opérationnelle et financière proposée par l’équipe de direction est déterminant pour engager le groupe sur la voie du développement. Je suis convaincu que nous sommes sur le bon marché, au bon moment, avec la bonne stratégie et avec des objectifs 2030 réalistes et ambitieux », estime Philippe Palazzi, DG du groupe Casino.
C.B.












