
La mode française en 2025 accélère sa digitalisation, portée par l’essor de la seconde main et l’émergence de nouveaux acteurs dominés par l’ultra fast fashion, selon le Panel de l’IFM. Cette dynamique s’accompagne d’une évolution rapide des comportements d’achat, marquée par une adoption croissante du commerce en ligne, notamment chez les jeunes adultes, et par l’influence grandissante des plateformes internationales.
En 2024, les ventes d’habillement et textile en ligne ont affiché une hausse de 1,7 %, tandis que pour les sept premiers mois de 2025, la progression reste positive mais ralentit à + 0,8 %, rapporte l’Institut Français de la Mode (IFM). Selon les circuits de distribution, certains acteurs clicks and mortar enregistrent une progression soutenue de leurs ventes en ligne. Cette dynamique devrait, dans les années à venir, continuer à alimenter la croissance de la part du e‑commerce dans le marché de la mode. Comparées à 2019, les ventes sur Internet demeurent nettement supérieures à celles de la période pré-Covid, confirmant que la crise sanitaire a durablement installé les achats en ligne dans les habitudes de consommation (+ 9 % en valeur par rapport à 2019).
Le paysage des enseignes évolue
Parmi les acteurs majeurs, pour les sept premiers mois de l’année 2025, Temu fait son entrée dans le top 15 des enseignes de mode selon les achats en quantités (internet et magasins). Le top 15 est dominé par Vinted, qui devance Kiabi, Amazon, Décathlon et Shein. Les acteurs de l’ultra fast fashion Shein et Temu, avec des politiques de prix très agressives, se distinguent par les prix moyens d’achat les plus bas du marché.
Le commerce en ligne totalise 30,7 % des achats d’habillement en valeur
Pour les sept premiers mois de l’année, les achats sur internet représentent 30,7 % des achats d’habillement en valeur. La seconde main s’impose et représente notamment 18 % des achats de mode en ligne en France, portée par la plateforme Vinted. Les comportements varient fortement selon l’âge. Les jeunes adultes (18-34 ans) privilégient les achats en ligne (34,7 % de leurs achats en valeur), tandis que les consommateurs de 55 ans et plus restent attachés aux magasins traditionnels, même si leur adoption du e-commerce progresse (22,5 % de leurs achats en valeur).
Poids croissant des plateformes internationales
Shein et Temu représentent 16 % des dépenses d’habillement en ligne en volume et 5 % du total des achats d’habillement en volume (magasins et e-commerce), confirmant l’emprise croissante des plateformes internationales sur le marché français.
C.Bu