Éviter le gaspillage alimentaire, telle est une des priorités du gouvernement. Pour ce faire, la loi Garot encadre les pratiques comme le don à des associations caritatives et les remises sur les produits à date courte. Des solutions viennent automatiser les processus en magasin. Et le vrac prend de l’ampleur. Par Sylvie Druart
A retenir: une réglementation peu contraignante; le vrac toujours plébiscité
10 millions de tonnes de marchandises sont gaspillées chaque année, soit 20 kg par an et par personne, dont 7 kg en produits emballés. À l’heure des débats sur le pouvoir d’achat des Français, 16 milliards d’euros sont ainsi perdus, soit 240 euros par an et par personne. Tel est le constat établi par l’Ademe qui dresse, dans son étude de 2016, un état des lieux du gaspillage alimentaire en France, sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Ainsi, 32 % des pertes sont liées aux étapes de production, avec des chiffres quasiment à égalité avec les pertes chez le consommateur, 21 % se situent dans les étapes de transformation et 14 % dans la distribution. En outre, le gaspillage alimentaire a aussi un coût environnemental puisqu’il est à l’origine de 3 % des émissions de gaz à effet de serre de la France, soit 15 millions à peu près de tonnes de CO² rejetés par les aliments gaspillés. Le gaspillage alimentaire se présente donc comme un vrai sujet économique, environnemental mais, également, sociétal. En effet, selon une étude Opinion Way et Smartway, 94 % des Français disent faire attention au gaspillage, malgré le sentiment de culpabilité qu’un Français sur 2 éprouve lorsqu’il jette des produits alimentaires. Pour lui, les enseignes de la grande distribution sont celles qui doivent agir le plus contre le gaspillage alimentaire. Le sujet est donc l’affaire de tous, et la grande distribution s’en est emparée.
Réglementation: les loi Garot et Agec comme bases de travail
La loi Garot, publiée en 2016, est un élément fondateur pour la lutte contre ce gaspillage en France. Elle comporte plusieurs volets.