Les acteurs de la grande distribution ont connu un grand bouleversement au printemps dernier. Avec une explosion de la demande soudaine, des vagues dans les approvisionnements et les transports, ils ont certes manqué de visibilité mais se sont relevés les manches et ont actionné différents leviers…
Par Sylvie Druart
Les points forts: visibilité et collaboration plus que jamais requises
Rappel des faits. Selon l’institut Nielsen, les chiffres d’affaires réalisés sur les produits de grande consommation ont respectivement bondi de 41 %, 31 %, 5 % et de 6,5 % juste avant et pendant le premier confinement. Sur la seule journée du lundi 16 mars, le chiffre d’affaires pour la grande distribution a même explosé de… 237 %. Deux autres chiffres en disent long sur cette période particulièrement chahutée : selon le cabinet IRI, à la troisième semaine de mars, la fréquentation des magasins a plongé de 47 % par rapport à 2019, alors que dans le même temps, le panier moyen a augmenté de… 89 %. Face à cette explosion de la demande très inattendue et totalement imprévisible, les repères de la grande distribution ont été complètement bouleversés. “La gestion de la crise a été difficile car soudaine et les comportements d’achats ont été inhabituels”, résume Paul Bounaud, responsable de marché chez GS1 France.
Plus de flux, moins de personnel
La plongée dans la crise sanitaire a, également, engendré d’autres difficultés, en particulier sur la main-d’œuvre. Selon l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), un tiers des PME et TPE de la filière agroalimentaire a déploré plus de 10 % d’absentéisme lié aux arrêts maladie, aux droits de retrait, à la nécessité de garder les enfants, etc. “Après l’annonce du gouvernement du premier confinement, où dès le samedi, les activités dites non vitales étaient stoppées,
nous avons perdu les deux-tiers de nos collaborateurs, non pas parce que nous ne pouvions pas travailler, mais parce qu’ils se sont dit qu’ils n’étaient pas médecins ou vitaux à la France. Puis, chaque semaine, nous les avons convaincus du contraire, sachant que nous avons également transféré du personnel vers d’autres sites pour continuer notre activité”, développe Nicolas Specq, directeur commercial de Log’s. De son côté, Pierre Khoury,