
Trois questions à… Johann Bansard, directeur des moyens de paiement de la Banque Edel
Quelle est l’activité de la Banque Edel et comment vous positionnez-vous par rapport aux hypermarchés E.Leclerc ?
Créés voici trente ans, nous sommes la banque du mouvement E.Leclerc. Pour les paiements de l’enseigne, nous traitons autant les opérations Cartes Bancaires physiques, dans les magasins et les distributeurs automatiques que sur les sites Internet du groupe. Nous gérons également l’ensemble des cartes cadeaux utilisées en magasin, qu’elles soient offertes par des particuliers, achetées par les CSE ou issues des gains de jeux organisés par les hypermarchés. D’un point de vue monétique, nous administrons annuellement près d’un milliard de paiements par carte bancaire. Nous sommes acquéreurs d’un tiers de ces flux, autant sur la partie physique que sur Internet avec, en particulier, les drives.
Notre rôle est de proposer les meilleurs services aux magasins et au siège du mouvement. Notre principale différence par rapport à une banque traditionnelle est la réalisation de solutions sur mesure pour les magasins ou entités de l’enseigne.
Quels sont les enjeux essentiels pour vous ?
Notre principal enjeu est la résilience du système d’informations. L’objectif n° 1 de E.Leclerc est, en effet, que l’on puisse toujours encaisser. Comme les systèmes de paiement se complexifient, cet enjeu redevient majeur.
Autre point d’attention : comme nous sommes une banque affinitaire, nous sommes très attentifs au parcours client afin que le paiement soit au maximum fluide et sécurisé. Nous proposons la tokenisation des cartes bancaires (où le numéro de carte est remplacé par un token, utilisé dans la chaîne des paiements) sur le drive et sur les sites marchands du groupe. Nous venons d’ajouter la « tokenisation scheme » poussée par Visa et Mastercard (et bientôt Cartes Bancaires) pour intégrer directement une nouvelle carte dont le numéro a changé.
À quelles évolutions des moyens de paiements réfléchissez-vous ?
Le « tap to pay » devrait nous aider dans le parcours client en magasin. Dans notre univers de la grande distribution, nous réfléchissons à l’usage de cette technologie, par exemple pour les ventes additionnelles en rayon ou sous chapiteau avec TPE autonomes. Nous étudions aussi, pourquoi pas, la possibilité d’intégrer l’acte de paiement sur la scanette lors des scan achats.
Autre sujet que nous regardons : l’écosystème autour de l’identité numérique qui pourrait avoir un impact, demain, sur la manière de payer, entre autres sur les sites marchands, une forte activité dans le mouvement.
Nous sommes également en train de restructurer nos données pour faire tourner des programmes à base d’intelligence artificielle dans le cadre de notre lutte contre la fraude aux paiements.
Enfin, nous nous penchons sur le portefeuille européen Wero, dont l’aspect coût sera primordial. Nous constatons que les coûts par carte ont explosé ces dernières années. Si cette solution ou une autre est moins chère qu’une carte pour nos magasins, nous la regarderons de très près.