Garder les fondamentaux, tout en se tournant vers l’avenir, tel est le virage amorcé par le géomarketing. Crise sanitaire oblige, les distributeurs font face aux problématiques déjà mises en avant par les consommateurs mais exacerbées par le contexte : proximité, local et digitalisation.
Par Sylvie Druart
Les points forts: Des solutions qui s’adaptent aux nouveaux comportements, la 5G en approche.
Commerces alimentaires, non alimentaires, grandes, moyennes et petites surfaces, indépendants ou franchisés, “tous se posent des questions en termes de développement. Tous ont connu des activités différentes, plus ou moins favorables selon les secteurs. Résultats, nous sentons encore beaucoup d’attentisme sur le sujet dans la mesure où ils ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés ou remangés”, exprime Antoine Berthéas, directeur associé de Parabellum Retail & mygeomarket.com. “Au final, 2020 n’est que le début d’une transition longue et durable du marché du retail”, annonce, pour sa part, Hervé Utheza, Chief Data Strategy chez Here Technologies. Plusieurs mutations, amorcées certes de longue date, se sont en effet accélérées pendant cette même année : e-commerce et livraison, dimension locale et proximité. Ainsi, pour beaucoup, le commerce électronique, le click and collect et le drive se sont souvent imposés comme des relais de croissance indispensables à l’activité, tout en redonnant une fonction au magasin. “La partie entrepôt du magasin n’est
pas uniquement un élément logistique de la distribution en point de vente, mais devient un élément de point physique très important”, confirme Antoine Berthéas. “Nous sommes dans une restructuration profonde de ce qu’est un distributeur et je pense que ce mouvement va perdurer puisque nous sommes en train, petit à petit, de voir les consommateurs prendre le réflexe d’acheter en ligne. Cette grande transition de l’apprentissage du numérique par les distributeurs de toutes tailles ne va faire que s’accélérer : les marques cherchent à comprendre où sont leurs clients potentiels, ce qu’ils font, comment les cibler”, promet, de son côté, Hervé Utheza. Par ailleurs, “la proximité s’est renforcée dans sa légitimité et les produits locaux y reviennent, par effet ricochet. Nous sentons un appui fort sur l’identité locale des magasins, y compris en GSA. C’est aussi un facteur de résistance des hypers qui pouvaient être un peu décrédibilisés par cette notion de proximité. Ils peuvent retrouver une partie de leur attrait en mettant en avant cette partie alliance locale”, souligne Antoine Berthéas. Un autre axe qui a vraiment pris de l’ampleur est celui du local au sens large, le fait de remettre les magasins au cœur de leur territoire. “De multiples initiatives ont été déployées pour accompagner les producteurs