
En déplacement à Saint-Quentin, dans l’Aisne, le ministre du Commerce s’est exprimé sur les 9 mesures retenues parmi les 30 propositions du rapport sur la redynamisation du commerce de proximité remis le 5 novembre dernier.
14%. C’est le taux de vacances commerciales des commerces de centre-ville en 2024. Un chiffre qui a doublé en 15 ans. Face à la montée du e-commerce et de la fast fashion, de la hausse des coûts et de la complexité administrative, les commerces de centre-ville s’essoufflent. Face à ce constat, un plan en 9 mesures prioritaires et 3 axes a été présenté pour faire renaître les commerces de proximité.
En mai 2025, le gouvernement avait confié la rédaction d’un rapport sur l’avenir du commerce de proximité à Frédérique Macarez, maire de Saint-Quentin, Dominique Schelcher, PDG de Coopérative U, et Antoine Saintoyant, directeur de la Banque des territoires, filiale de la Caisse des dépôts. Composé de 30 mesures, ce rapport a été remis le 5 novembre dernier à Serge Papin, ministre des PME, du commerce, de l’artisanat, du tourisme et du pouvoir d’achat, et à Vincent Jeanbrun, ministre de la ville et du logement.
Les 9 mesures retenues
Le plan retenu s’appuie sur les 30 propositions du rapport dont 9 mesures ont été retenues selon 3 axes.
Le premier axe vise le financement avec 3 mesures :
. Soutenir les foncières de redynamisation commerciale ;
. Financer des managers de commerce ;
. Travailler à un renforcement de l’axe « commerce » des programmes Action cœur de ville, Petites villes de demain et Villages d’avenir.
Le deuxième axe concerne l’accompagnement avec 4 mesures :
. Faire de l’intelligence artificielle l’alliée des commerçants ;
. Faire de la taxe sur les friches commerciales (TFC) un levier efficace pour revitaliser les centres-villes ;
. Donner accès facilement à toutes les solutions pour lutter contre la vacance commerciale ;
. Déployer la charte « Ville commerçante » à l’échelle nationale.
Enfin, le 3e axe est dédié au développement avec 2 mesures :
. Soutenir la création d’entreprise dans les territoires fragiles ;
. Lancer l’expérimentation « Made in Local ».
Intelligence collective
Lors de son déplacement à Saint-Quentin, le 7 novembre, et après une déambulation dans les commerces de la ville, Serge Papin a d’abord tenu à saluer le travail de Frédérique Macarez dans cette ville moyenne de l’Aisne : « Ce qui se passe ici est exemplaire. C’est le fait de faire ensemble. C’est cette intelligence collective au cœur du centre-ville qui permettra désormais de s’organiser et de prendre le pas sur une surconsommation de produits qui ne respectent aucune norme et qui nous sont proposés par des plateformes contre lesquelles nous luttons. »
Le ministre du commerce a mis en avant deux des mesures adoptées. Avec, tout d’abord, les 90 foncières de revitalisation : « C’est un outil financier, avec la dotation de 100 M€ de la Banque des territoires ». Le plan est, aussi, un « outil humain, avec le nouveau métier de managers de centres-villes », qui accompagnent les mairies en étant l’interface avec les commerçants. En tant qu’expert de l’aménagement marchand des villes, les 515 managers de commerce déjà présents07 interviennent directement auprès des élus pour définir et mettre en place leur politique commerciale. Certains postes peuvent être mutualisés entre plusieurs communes. La Banque des territoires a annoncé son souhait de participer à ce projet à hauteur de 20M€.
C.B.

