
La Febea alerte sur le danger des « dupes » cosmétiques, « cousins de la contrefaçon ».
Il suffit de taper le tag «dupe» sur les réseaux sociaux pour se rendre compte de l’ampleur du phénomène. Le « dupe », mot-valise dérivé de l’anglais « dupliquer », sont des copies de produits de marque (parfums, maquillages soins…) vendues à bas prix. A l’occasion de la Journée mondiale de la contrefaçon, la Febea (Fédération des entreprises de la beauté) s’est saisie du sujet pour alerter sur cette nouvelle pratique : « Cousin de la contrefaçon, le phénomène est plus subtil et parfois difficile à identifier. Pour autant, les dupes ne sont autre que de la contrefaçon », souligne le communiqué.
Risques pour la santé
Selon la fédération derrière l’image d’un « bon plan » à petit prix se cache une réalité préoccupante : ces produits représentent « un risque majeur pour la santé et la sécurité des utilisateurs, sans parler des atteintes à la propriété intellectuelle et au processus créatif propre à notre filière d’excellence », ajoute-t-elle. Pour l’industrie cosmétique française, les dupes détournent la valeur générée par l’investissement en R&D, et banalise une logique de reproduction de produits à moindre coût.Selon une étude C-Ways menée pour la Febea en mars 2025, 31% des consommateurs français ont acheté un dupe de produit cosmétique au cours des 12 derniers mois. Pourtant, 96% des acheteurs n’ont qu’une vague idée, voire aucune connaissance, des risques encourus. Les produits dupe sont généralement commercialisés sur des plateformes d’e-commerce hors Union européenne (Temu, Shein, Ali express…), expédiés et livrés directement au consommateur par colis individuel en provenance de l’étranger. Ces produits sont le plus souvent commercialisés en méconnaissance des exigences réglementaires européennes. Par exemple, ils ne mentionnent pas systématiquement la liste complète des ingrédients, ils peuvent présenter une origine ou des certifications trompeuses, ils sont souvent fabriqués hors de tout cadre réglementaire d’hygiène ou de contrôle qualité. « Ces produits peuvent contenir des ingrédients toxiques et des allergènes non déclarés qui présentent une réelle menace pour les consommateurs. Il est urgent de mieux encadrer et d’alerter le public sur les dangers des dupes », souligne Emmanuel Guichard, délégué général de la Febea.
Un enjeu collectif
Face à ce phénomène, la Febea appelle à une mobilisation de l’ensemble de l’écosystème : marques, plateformes, pouvoirs publics, influenceurs et consommateurs. Elle s’engage, notamment, aux côtés de l’Unifab à l’occasion de la Journée mondiale anti-contrefaçon, le 4 juin, qui porte cette année sur le thème des dupes. « Dupe… un terme issu de l’anglais duplicate, soit copie en français… Nous pouvons aussi le transposer comme abréviation de duperie. Tous les signaux indiquent que nous faisons face à des produits illégaux qui sont des contrefaçons. Il faut que, collectivement, nous prenions conscience qu’acheter une contrefaçon et/ou un dupe n’est pas un acte anodin. Cet achat participe au financement de réseaux criminels qui instrumentalisent les consommateurs pour financer des activités illicites dangereuses pour la sécurité de tous les États », souligne Christian Peugeot, président de l’Unifab.
C.B.