Intermarché s’est félicité de l’ordonnance rendue par le Tribunal de Commerce de Paris qui déboute Unilever de ses demandes. L’agro-industriel avait assigné l’enseigne pour pratique commerciale déloyale ou trompeuse, après une campagne de communication autour de la shrinkflation dont ont fait l’objet certains de ces produits.
Par voie de communiqué, Intermarché s’est félicite de l’ordonnance rendue par le Tribunal de Commerce de Paris, le 8 février dernier, qui déboute Unilever de ses demandes. L’agro-industriel avait, en effet, saisi en référé l’instance au sujet d’une campagne de communication de l’enseigne qui dénonçait, non sans ironie, le prix de certains de ses produits. Pour Intermarché, ” cette décision va dans le sens de la protection et de l’information des consommateurs. Le Tribunal a consacré la liberté d’expression face aux pressions d’Unilever qui a assigné Intermarché en période de négociations commerciales annuelles”.
Une campagne anti-shrikflation
“Knorr, j’adorais”, “avant, Magnum ça voulait dire grand”, tels étaient les slogans humoristiques choisis par Intermarché pour fustiger les demandes de tarifs trop importantes de la part d’Unilever, ou encore, ses pratiques de shrinklation (réduflation) qui consistent à réduire la quantité des produits pour le même prix, si ce n’est plus. Une campagne de communication guère appréciée par l’industriel qui dénonçait une pratique commerciale déloyale ou trompeuse, l’accusant de déclarer “en substance que les prix d’Unilever étaient trop élevés”.
Verdict du tribunal : si l’ordonnance relève que “les critiques d’Intermarché peuvent paraitre sévères, le libellé des affichettes litigieuses n’est pas pour autant outrancier et repose sur une base factuelle suffisante qui s’inscrit en outre dans un débat d’intérêt général sur les pratiques actuelles de réduflation et de hausses tarifaires injustifiées de certains industriels “.
Bruxelles veut contraindre les grandes surfaces
Intermarché annonce “s’inscrire pleinement” dans une démarche de communication et “continuera à informer ses clients de manière connivente et humoristique afin de dénoncer cette pratique non transparente pour les consommateurs”. L’enseigne appelle également les pouvoirs publics à s’emparer du sujet afin de rendre un affichage obligatoire de cette information par les industriels dans l’intérêts des consommateurs.
Pour lutter contre la shrinkflation, un projet d’arrêté a été soumis à Bruxelles pour contraindre les grandes surfaces à indiquer de “façon visible et lisible” les réductions de poids opérées sur les produits et les éventuelles hausses tarifaires, avec à la clé, un risque de sanction. Cet arrêté pourrait entrer en vigueur dès le mois d’avril 2024.