À la suite de l’adoption de la Proposition de loi Descrozaille en Commission Mixte Paritaire, la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD) dénonce un texte irresponsable pour le pouvoir d’achat des consommateurs, allant à l’encontre de toute démarche « anti-inflation ».
” Un texte est irresponsable et inflationniste”. C’est ainsi que la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD) introduit son propos dans un communiqué contestant l’accord conclu en Commission Mixte Paritaire sur la proposition de loi “Équilibre dans les relations commerciales”. Pour la fédération des commerçants, cette démarche politique “invalide totalement la dynamique portée par les enseignes de la distribution dans le cadre du « Trimestre antiinflation », mis en œuvre en réponse à l’appel du Gouvernement”. Elle dénonce, par conséquent, une posture “incompréhensible pour les Français, qui vont voir leur pouvoir d’achat à nouveau réduit”. Dès l’origine de cette proposition de loi, la FCD et l’ensemble des distributeurs avaient alerté sur les effets inflationnistes d’un texte, fait « sur mesure » pour les plus grands industriels et, selon eux, “sans aucune considération ni pour les consommateurs, ni, en réalité, pour les PME”.
Retour à la raison
À en croire la FCD, le nouveau plafonnement des promotions à 34 %, sur les produits de Droguerie-Parfumerie-Hygiène (papier toilette, couches, lessive, déodorant…) viendrait une nouvelle fois frapper les Français les plus en difficulté, en accroissant sans aucune raison les marges des quelques géants du secteur, représentant plus de 70 % du marché sur la plupart des grandes catégories de produits. Cette nouvelle restriction entrera en vigueur alors que l’inflation sur les produits alimentaires atteint d’ores et déjà 14,8 % sur un an et devrait continuer à progresser dans les mois qui viennent, et alors que les Français ont déjà notamment restreint leurs dépenses alimentaires de 4,6 % en 2022, rappelle la fédération.
“A l’heure où les distributeurs continuent à répondre présents pour protéger le pouvoir d’achat des Français, en prenant sur leurs marges, déjà réduites, il est regrettable de constater qu’à travers cette loi, les parlementaires ont choisi de ne faire porter aucun effort sur les grands industriels de l’agroalimentaire et des produits DPH. Cette loi n’aura ainsi qu’une finalité : permettre à quelques grands industriels, le plus souvent étrangers, qui détiennent la grande majorité des parts de marché, d’augmenter leurs marges, déjà scandaleuses, dans la situation inflationniste que nous connaissons”, poursuit la FCD qui appelle à un retour à la raison : “la priorité de chacun d’entre nous doit être celle de la protection du pouvoir d’achat des Français et d’un effort partagé par l’ensemble des acteurs, à proportion de leurs marges. Les distributeurs ont pris des engagements en ce sens, et attendent des plus grands industriels qu’ils fassent de même“, conclut la fédération.