Avec la crise du Covid-19, Shopopop, spécialiste de la livraison collaborative, est passé à la vitesse supérieure pour accompagner les Français dans la réorganisation de leur quotidien. Depuis le premier confinement, plus de 600 000 livraisons (+388% par rapport à 2019) ont été réalisées par l’intermédiaire d’une communauté d’utilisateurs de plus de 480 000 personnes, composée de particuliers livreurs, au départ de 1200 magasins. Pour éviter les dérives liées à la précarisation de l’emploi, ces shoppers sont limités dans le nombre de livraisons qu’ils peuvent réaliser chaque mois, Shopopop veillant, en tant que véritable acteur de l’économie collaborative, que cette activité soit uniquement un complément de revenu pour ses utilisateurs.
Avec aujourd’hui 60 collaborateurs, Shopopop a bénéficié de la croissance de la grande distribution et de l’essor de l’activité drive durant la crise. L’entreprise nantaise clôture son exercice avec un CA de 6M€ et vise un million de livraisons en France en 2021. En parallèle, elle poursuit son déploiement à l’échelle européenne, en consolidant ses premières expérimentations en Italie, au Portugal et en Belgique.
Cette année Shopopop a renforcé son équipe en intégrant 24 nouveaux collaborateurs et en accélérant son maillage territorial avec la signature d’accord cadres avec les acteurs majeurs de la grande distribution (E.Leclerc, Groupe Casino, Système U, Intermarché, Bureau Vallée…). La PME permet de se faire livrer partout sur le territoire, dans les 2h, « ce que même Amazon ne sait pas faire », souligne son cofondateur, Johan Ricaut. L’un de nos plus belles récompenses a d’ailleurs été la reconnaissance par l’Etat de notre solution en tant que Service d’utilité publique ».
Chaque mois, une soixantaine de points de vente supplémentaires propose le service et l’entreprise ambitionne de développer de nouveaux partenariats avec des enseignes comme Biocoop, Décathlon, Intersport, Cultura, Electro Dépôt… En permettant aux retailers de répondre aux enjeux logistique et e-commerce, encore renforcés par la crise sanitaire, la plateforme entend s’affirmer, dans le sillage d’un Blablacar, comme leader européen de la livraison collaborative dès 2021.
En réaction aux condamnations de Just Eat, Glovo, Deliveroo et Uber Eats par la justice italienne
Fin février, le parquet de Milan a infligé une série d’amendes à Just Eat, Glovo, Deliveroo et Uber Eats, pour un moment total de 733 M€, pour violation de droits sociaux, sans compter le versement rétroactif des contributions sociales non effectuées. Une somme de près d’un milliard est évoquée… Par ailleurs, les 60 000 livreurs qui ont travaillé pour ces 4 sociétés entre le 1er janvier 2017 et le 31 octobre 2020 devront voir leurs contrats modifiés.
« Cette annonce était prévisible mais aussi attendue. Les plateformes de livraison condamnées par la justice italienne remettent en cause nos modèles sociaux, lance Johan Ricaut. Elles prétendent ubériser des pans entiers de notre économie en se cachant derrière la notion d’économie collaborative. Ces deux notions sont pourtant bien différentes : le principe de l’ubérisation, c’est aussi la précarisation des livreurs. Celui de l’économie collaborative, c’est fournir un complément de revenu à des utilisateurs qui rentabilisent un usage, par exemple un trajet ».
Au-delà de la remise en cause d’un modèle social solidaire, « ces plateformes ont un autre projet de société pour nous. Demain, les dark kitchen d’Uber Eats et de Deliveroo remplaceront les restaurateurs. Et les entrepôts (d’Amazon, par exemple) d’où ne sortiront plus que des livreurs, supplanteront nos supermarchés et nos commerces de proximité. Voulons-nous vivre dans des villes sans vitrines animées, avec des restaurants qui n’en sont plus et d’où sortent des flottes de scooters ? », interroge-t-il.