Le Conseil National des Centres Commerciaux (CNCC) a annoncé avoir signer la Charte de Bonnes Pratiques issue de la médiation gouvernementale, mise en place par Bruno Le Maire le 23 avril dernier pour trouver des solutions adaptées à la question des loyers des commerces et manifester ainsi son soutien aux commerçants en difficulté. Ce protocole a été proposé au côté de toutes les fédérations de bailleurs ayant participé aux négociations (FSIF, Aspim, AFG, FFA, UNPI). Le CNCC recommande à ses adhérents bailleurs d’appliquer cette charte à l’ensemble de leurs locataires, y compris aux adhérents de fédérations qui n’en sont pas signataires.
Le CNCC « se félicite que plusieurs fédérations de commerçants aient accepté de signer la charte issue de cette médiation et regrette que d’autres s’en abstiennent alors qu’elle aurait bénéficié à un maximum de leurs adhérents en définissant un accord cadre équitable et des règles de bonne conduite pour des discussions de gré à gré. Ce refus est d’autant plus dommageable que bailleurs et commerçants ont su garantir l’accueil du public dans des conditions sanitaires optimales »
Le commerce ne signe pas
En effet, 15 grandes fédérations du commerce ont renoncé à signer ce texte et alertent le gouvernement sur la nécessité d’un véritable plan de soutien sectoriel pour sauver les millions d’emplois du secteur de l’habillement, de la culture, de l’électroménager, du multimédia, du meuble, du sport, du jouet, de l’optique, de la bijouterie- horlogerie, de la jardinerie ou encore de la restauration.
« Dans le cadre de la médiation conduite par Jeanne Marie Prost et malgré leur participation active pendant plusieurs semaines, les Fédérations déplorent le refus des représentants des bailleurs de prendre sérieusement en considération les réels dangers encourus par les commerçants alors même que les annonces de procédures collectives se multiplient. Nous regrettons vivement que cette médiation n’ait pas permis de trouver un accord acceptable avec les bailleurs sur la question des loyers. Nous dénonçons fortement les propositions formulées dans le projet de Charte. Limitées, non contraignantes, déséquilibrées et excluantes, elles témoignent de l’incompréhension totale d’une majorité des bailleurs des conséquences graves de la crise du Covid-19 pour notre secteur. Nos nombreuses propositions n’ont pas été entendues lors de cette médiation. Le problème des loyers reste donc entier », affirme le collectif.
La guerre des loyers n’est donc pas terminée.