
Argument commercial fort pour les sociétés fournissant des solutions métier et des équipements magasins aux retailers, le Made in France n’est cependant pas suffisant pour convaincre. Sur les marchés de l’éclairage, de la plv, de l’agencement, de la sécurité, des étiquettes électroniques ou encore des meubles froids, les spécialistes tricolores détaillent leurs atouts au cœur de la confrontation quotidienne avec les concurrents étrangers. Par Jean-Bernard Gallois
Rue Ordener, dans le nord de Paris. Le nouveau drive piéton de Leclerc est équipé d’un automate avec casiers. Sur une vingtaine de mètres carrés, le client ne voit que la façade, sur laquelle trône une phrase bien visible : “Fabriqué en France”. « Nous avons eu la volonté forte de construire toutes les pièces de ce robot en France, lance Thibault Soulier, fondateur et président de Ouidrop, le fabricant de l’automate. Nous avons tout développé en interne, la mécanique, l’automatisme, la gestion du froid et l’électronique depuis la création de la société, voici sept ans et demi. » Si les écrans sont achetés à une société qui les importe d’Asie, les casiers sont construits en Normandie, la structure à Lyon, la façade en Touraine, les cartes électroniques assemblées en France à côté de Bordeaux, les panneaux du réfrigérateur à côté de Lyon et l’usinage se fait à Bordeaux, le siège social de Ouidrop. Un véritable tour de France et de force. « Nous voulons avoir l’image auprès des enseignes d’une société fabriquant des machines de qualité, robustes et à un prix attractif, poursuit Thibault Soulier. Car le Made in France est un plus mais les retailers attendent surtout du prix », ajoute-t-il en précisant que Ouidrop est moins cher que ses concurrents polonais ou estoniens. La start-up compte déployer une douzaine de robots d’ici fin 2025 avec un premier Intermarché équipé au Pays basque, des magasins Coopérative U, six autres E.Leclerc à raison d’un projet et demi par mois. Ouidrop veut passer à trois projets mensuels en 2026 puis six l’année suivante.
Une création française qui s’exporte Un rythme de croissance que connaît bien un fleuron de l’industrie hexagonale pour la distribution, alias VusionGroup, ex SES-imagotag. Avec 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, en croissance annuelle régulière de plus de 25 %, le leader mondial des solutions digitales pour le commerce physique affiche son drapeau tricolore. On lui indique que ses centaines de millions d’écrans bourrés de technologies ne sont pas fabriqués et assemblés en France ? « Nous avons trois centres de R&D en France, sur le cloud (à Nanterre), l’intelligence artificielle (à