Nicolas Facon, DG de d’aucy: "accompagner nos producteurs"

Lors des assises de l'Agriculture Biologiques, le directeur général de D'aucy a réaffirmé son souhait d'accompagner les producteurs, et détaille son plan d'action en ce sens. Marque de coopérative Nous sommes à la fois producteurs agricoles et transformateurs. Nous commercialisons le reflet de l’agriculture française puisque nous regroupons 1 600 producteurs de légumes et 1 300 sur notre OP de légumes bretons. Nous avons environ 12 % de producteurs en bio (environ 10 % de notre SAU), dont 3 % en conversion. Les autres producteurs travaillent en conventionnel avec différents degrés de maturité en termes d’agroécologie et de pratiques. Nous nous sommes lancés dans le bio depuis 20 ans et nous sommes le premier acteur en matière de production et de commercialisation de bio en légumes de conserve. En 10 ans, nous avons multiplié notre production bio par 2,5 environ. C’est donc un enjeu et une locomotive pour développer une agriculture de progrès et une alimentation plus vertueuse. Filières Nous sommes très attachés à cette notion de filière. Elle est essentielle. Pour réussir, il faut que tous les maillons de la chaîne soient solidaires et responsables. Dans le cadre de la transition agricole et alimentaire, notre objectif est d’accompagner les producteurs de bio, mais aussi ceux du conventionnel vers le bio. Il s’agit de leur donner une viabilité économique dans une vision pérenne. Contractualisation annuelle Nous travaillons en contractualisation annuelle ; autrement dit, on ne met en culture que ce que l’on sait ou l’on pense pouvoir vendre. Nous effectuons des projections à 5 ou 10 ans que nous révisons chaque année. Ce n’est pas simple puisque, effectivement, nous sommes passés d’une période où la demande était supérieure à l’offre à un tassement net de la demande. Mais on essaie toujours de s’adapter. L’objectif étant qu’il n’y ait pas de déclassement en bio en conventionnel. Nous souhaitons initier une dynamique de progrès chez nos producteurs conventionnels, qui sont demandeurs, à travers l’agroécologie. Pour cela, nous nous appuyons sur la certification environnementale des exploitations, par palier, ce qui permet de progresser au fur et à mesure. En tant que coopérative, nous nous devons d’emmener tous nos producteurs dans cette démarche de progrès, quels qu’ils soient et quel que soit leur niveau de départ, de maturité. De multiples gammes Nous avons donc des produits en reflet de cette démarche avec des gammes conventionnelles et une gamme bio que nous avons volontairement appelée Le Bio Engagé. Tout simplement parce que nous pensons qu’il faut remettre du sens dans la bio. C’est peut-être ce qui a manqué ces dernières années lorsque tout le monde s’est mis à faire du bio. Je pense que l’on a perdu le sens et la raison d’être de la démarche, tout ce que cela impliquait. Nous avons également une gamme baptisée Bien Cultivés qui est labellisée HVE. C’est un niveau intermédiaire qui permet, aussi, d’assurer un débouché à nos producteurs qui veulent s’inscrire dans une agriculture de progrès. Cela permet, également, de proposer aux consommateurs plusieurs niveaux d’offres, le tout en complémentarité et non en opposition, avec des publics différents et des niveaux de prix variés qui permettent à chacun de pouvoir s’impliquer dans une consommation. Pédagogie & communication Il faut que les consommateurs et la société civile comprennent ce qu’il y a derrière tous ces efforts autour de la bio et de l’agroécologie. Il y a là un véritable enjeu de pédagogie et d’éducation. Ce n’est pas simple, mais c’est aussi notre rôle de décomplexifier ce débat au travers de la communication mais, aussi, de nos packagings, premiers vecteurs de consommation. Ainsi, nous nous inscrivons dans un effort de transparence. 91 % de nos volumes sont des légumes cultivés en France et on affiche l’origine de 96 % d’entre eux. L’objectif est que l’on soit à 100 % en 2023. Par exemple, notre tomate pelée bio vient d’Espagne. Pourquoi ? Parce que nous n’avons pas de variétés en France qui tiennent le process industriel qui permette d’obtenir des tomates bio pelées de qualité. Nous affichons donc le drapeau espagnol sur le devant du pack. Nous affichons également le Nutri-Score et nous renseignons aussi le prix de rémunération du producteur. La hausse des coûts Que ce soit la production agricole, la transformation ou la distribution, tous les acteurs subissent une hausse des coûts. Même si chacun fait des efforts de productivité, nous sommes obligés de passer une part de cette inflation que nous ne parvenons pas à amortir jusqu’au consommateur final. Alors, effectivement, on perçoit la déconsommation qui peut arriver. Mais je pense qu’il faut remettre du sens, remettre de l’explication sur nos produits pour que le consommateur ait confiance et sache ce qu’il achète et pourquoi.

Nicolas Facon, DG de d’aucy: “accompagner nos producteurs”

Marque de coopérative