Malgré le ralentissement de l’inflation, les Français consomment moins de fruits et légumes. Le plan de souveraineté pour soutenir la filière face aux importations est en marche. Les acteurs s’adaptent et continuent d’innover. Par Catherine Batteux
La baisse est préoccupante. Les Français consomment moins de fruits et légumes : -8% entre 2020 et 2023, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle. C’est ce qui ressort du dernier Observatoire des prix des fruits et légumes publié par Familles Rurales pour la 18e année consécutive. En cause, de mauvaises habitudes alimentaires, mais aussi le prix. L’association de défense des consommateurs pointe, « en 2024, une baisse des prix globale de 7 % loin de compenser l’augmentation de 25% entre 2021 et 2023. Entre juin 2023 et juin 2024, le prix de notre panier de fruits a baissé de 5 % en conventionnel mais augmenté de 2 % en bio. Sur la même période, le prix des légumes a lui baissé de 9 % en conventionnel et de 3 % en bio ». Un constat observé par Interfel, l’Interprofession des fruits et légumes frais et FranceAgriMer, dans leur baromètre de confiance 2023, publié en février dernier : « On note une attention accrue au niveau du prix des fruits et légumes, le positionnant à nouveau au 2e rang des critères d’achat avec 44 % des Français qui le considèrent comme déterminant, soit une progression de 13 points en 2 ans ». Un prix également au cœur des débats dans la filière, comme le souligne le nouveau président d’Interfel, Daniel Sauvaitre : « Le plan de souveraineté pour les fruits et légumes est prévu pour aller au moins jusqu’en 2030. Il est plus pertinent et légitime que jamais. Ce soutien est indispensable à notre compétitivité ». Ce plan, lancé pour faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine, a pour objectif de renforcer les taux d’auto-approvisionnement en fruits et légumes afin de réduire notre dépendance aux importations et de sécuriser les approvisionnements. « Depuis l’an 2000, nous avons perdu 14 points d’approvisionnement français sur cette filière », rappelait Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture