
Un parking de 200 places en sous-sol, deux terrains de sport avec vue mer sur le toit, et un magasin éco-responsable. À l’ouest de Nice, dans le quartier de Caucade, un nouveau Super U de 2 200 m2 incarne une alliance inédite entre les investisseurs publics et privés.
Ce lundi 29 septembre, Clément Bourassin est toujours émerveillé. Cela fait quelques semaines que son Super U a ouvert et devant ses partenaires et employés, il arbore un large sourire lors de cette soirée festive. Un mois après l’ouverture, les indicateurs sont au vert : le chiffre d’affaires hebdomadaire atteint les 700 000 euros, avec un panier moyen de 30 euros et 3 500 clients en moyenne par jour. Objectif d’ici 2028 : franchir la barre des 40 millions d’euros annuels.
Porté depuis 2014, son projet a enfin vu le jour après plus de dix ans de gestation, entre contraintes urbanistiques, longues procédures judiciaires et partenariats publics-privés. « Nous devions rénover les terrains de sport, nous attaquer au problème de stationnement, pouvoir accéder aux terrains tout en préservant la vue sur la mer, le tout dans un quartier très passant », résume le chef d’entreprise. Face aux limites du plan local d’urbanisme, c’est toute une stratégie d’aménagement qui s’est mise en place pour intégrer harmonieusement ce supermarché de nouvelle génération.
Du sport sur le toit, de l’énergie dans les panneaux
L’un des traits distinctifs du site est, sans conteste, la dalle supérieure dédiée au sport, aménagée par la ville et accessible tous les jours aux écoles, aux associations et au grand public. On y trouve un terrain de basket couvert de 800 m² de panneaux photovoltaïques (puissance 80 kW/h), ainsi qu’une piste d’athlétisme encerclant un terrain de handball. Un effort architectural et environnemental qui n’avait pourtant pas été envisagé au départ : « Ce n’était pas prévu lors du permis. Cet aménagement était indispensable pour obtenir le label Éco-Vallée », explique Clément Bourassin. Pour répondre à ces exigences, le porteur de projet s’est entouré d’une assistance à maîtrise d’ouvrage, le cabinet Setec GLI, et d’un architecte recommandé par Coopérative U.
Le financement s’inscrit dans une logique de partenariat : 80 % du projet est porté par U, 20 % par la mairie niçoise. Au total, l’investissement atteint 27 millions d’euros. Une prise de risque assumée : « Nous avons pris, mon associé Antoine Brieu et moi, de gros risques financiers pour lesquels il fallait un magasin efficace avec une offre alimentaire complète à des prix compétitifs », souligne Clément Bourassin.
Une gestion technique affinée
Derrière les murs, l’efficacité énergétique a aussi été pensée en profondeur. Arnaud Remiatte, responsable technique du groupe (qui comprend également un Super U à Grasse, un à Beaulieu-sur-Mer, et bientôt un Weldom à la place du U Express de Caucade), coordonne l’ensemble. « Dans ce magasin de Caucade, nous avons une solution de gestion technique des bâtiments qui contrôle le froid, les lumières et la centrale de traitement de l’air (CTA) qui fait aussi pompe à chaleur », explique-t-il. Cette CTA récupère la chaleur dégagée par la centrale de froid fonctionnant au CO₂, pour être réinjectée dans le bâtiment, réduisant ainsi les besoins énergétiques.
Les dépenses énergétiques sont comparables à celles des autres supermarchés du groupe : 40 % du total pour le froid, 15 % pour l’éclairage, autant pour les fours. Particularité, la note peut grimper jusqu’à 20 % de la facture globale pour les ascenseurs et monte-charges, indispensables dans une structure avec un niveau de parking en sous-sol. Des ajustements sont encore attendus : « Les premiers chiffres des consommations énergétiques arriveront en novembre et les corrections pourront alors être affinées, sur les consommations d’eau, par exemple ou l’utilisation de nouvelles technologies », précise Arnaud Remiatte.
Une expérience client repensée
À l’intérieur, l’offre reste centrée sur l’essentiel. Seules 5 % des références concernent le non-alimentaire, « l’essentiel » et sont situées à droite sur quelques rayons quand on entre dans le magasin. Il n’y a pas d’écrans publicitaires pour l’instant : l’enseigne préfère observer les flux de clientèle avant d’implémenter ce type de dispositifs. Côté commercial, « nous avons voulu une stratégie centrée sur l’alimentaire et nous sommes alignés sur les tarifs les moins chers des hyper U », affirme Clément Bourassin. Avec un indice prix légèrement supérieur (+2) à l’hyper E.Leclerc voisin de Saint-Isidore, l’objectif est clair : attirer les clients du quartier venant faire leurs courses à pied. Même logique pour la mobilité électrique : douze bornes électriques de 22 kW installées par ChargePoint et financées par les adhérents sont installées dans les parkings. La puissance globale de 220 watts correspond aux recharges de complément effectuées durant les courses. Côté éclairage, des luminaires fournis par Trato permettent de moduler l’intensité selon les horaires et la fréquentation : « L’éclairage est à 75 % de l’intensité maximale avant l’ouverture du magasin et de 13 h 30 à 15 h 30 pendant le temps calme », détaille Arnaud Remiatte.























