Plus de frais en magasin, évolution de la distribution, enjeux majeurs de performance énergétique et marketing, le tout sous fond de pression réglementaire de Bruxelles, le froid se place aujourd’hui sous les feux de la rampe. Aux distributeurs de se mettre au goût du jour…
Par Sylvie Druart
L’enjeu majeur de la réglementation et du marketing
“Nous sommes actuellement dans un contexte où la part de marché du frais et du surgelé augmente d’année en année, par rapport au non- alimentaire. L’effet Covid a prouvé que le frais est une famille à forte valeur ajoutée sur laquelle les distributeurs investissent”, lance Guillaume Grolier, directeur commercial & DGA chez AHT Cooling Systems France. “Les projets sont de plus en plus orientés sur le traditionnel avec des segmentations de vente, par des îlots ou via des kiosques. Nous devons donc répondre aux demandes de conception et de fabrication de vitrines spécifiques. Par exemple, nous avons récemment fabriqué une vitrine réfrigérée dédiée au champagne qui s’intègre dans le linéaire du magasin”, poursuit Matthieu Faure, chargé d’affaires et technico-commercial de Evéma. “Nous avons développé une nouvelle activité car nous avons senti une demande énorme du marché sur la boisson et la crème glacée, notamment”, confie Cédric Veillas, président du groupe Cold. “Nous constatons une véritable fracture entre les chaînes indépendantes et les chaînes intégrées, en exceptant Aldi et Lidl. Un vrai effort a, en effet, été fait dans les zones marché et traditionnelles chez Leclerc, Intermarché et Système U en 2021”, explique à son tour Cécile Marty, Trade Marketing Manager chez Epta France. En parallèle, les modes de consommation des consommateurs ont évolué et, avec elles, les besoins en froid des distributeurs. “Le drive piéton, qui se développe énormément chez Leclerc et Auchan, fait état de besoins en termes de chambres froides pour entreposer les courses des clients et de meubles frais libre-service pour les courses de dépannage, en plus du comptoir, du corner fruits et légumes, des distributeurs automatiques et autres services proposés”, ajoute-t-elle. En outre, les casiers réfrigérés connectés permettent d’effectuer les courses à toute heure, répondant ainsi à des emplois du temps multiples, entre le bureau et le télétravail. La proximité n’est pas en reste : “Nous y voyons apparaître une demande de mobiliers autonomes, avec la production frigorifique intégrée. Je fais volontairement une différenciation avec le groupe logé, car il est souvent associé aux petits bacs. Aujourd’hui, nous proposons des meubles de type hyper et super dont les dimensions sont adaptées à la proximité et qui comportent une production frigorifique intégrée”, justifie-t-elle. Le phénomène des dark stores (ou magasins fantômes) entre également dans les nouvelles habitudes