L’édition 2020 du salon international de l’immobilier commercial (Mapic) aura lieu sous un format numérique cette année. Cette plateforme inédite qui a vocation à rassembler et fédérer l’ensemble des acteurs du secteur, maintient son programme initial tout en mettant l’accent sur les contenus. De quoi nourrir les nombreuses réflexions sur le commerce de demain.
Par Cécile Buffard
Changement de programme pour le Mapic. Confinement oblige, Le salon international de l’immobilier commercial qui se tiendra les 17 et 18 novembre prochains ne se tiendra pas à Cannes, au Palais des Festival, comme à son habitude, mais sera proposé sous un format digital. L’organisateur du salon, Reed Midem, en partenariat avec LeisurUp, attend jusqu’à 4 000 visiteurs et plus, sur une plateforme numérique inédite. Au programme de cette édition digitale une douzaine de sessions de conférences en direct sur deux jours et des sessions enregistrées disponibles depuis le 2 novembre et en replay jusqu’au 31 décembre 2020, du contenu exclusif produit par et/ou pour le Mapic et du contenu en curation (webinars, des études ad hoc par thématiques) ainsi que des outils de mise en relation (matchmaking, base de données en ligne, guide des enseignes). Tous les grands sujets de l’immobilier commercial, de la distribution et du loisir y seront abordés : commerce collaboratif, nouvelles habitudes de consommation, loisir et restauration, redéfinition du paysage urbain et commercial. Les rencontres entre participants se feront mais à distance, par petits groupes ou en one-to-one selon les besoins business. Les temps forts du salon ont également été maintenus (master-franchises et magasins d’usines). “Nous nous sommes rapidement mobilisés pour offrir aux professionnels ce rendez-vous virtuel. Nous avons réussi à adapter le support aux contraintes sanitaires”, explique Nathalie Depetro, directrice du Mapic. Cette dernière espère ainsi élargir son audience au-delà du cercle des fidèles du rendez-vous cannois, à un public curieux de découvrir les contenus online et qui pourra venir grossir les rangs des visiteurs l’an prochain.
Esprit communautaire
Si le digital est omniprésent cette année, le fil rouge du Mapic reste cependant le même : fédérer l’ensemble des acteurs de l’immobilier commercial et de loisirs. “Nous avons recréé un esprit communautaire sur le web. La pandémie de la
Covid-19 a forcé le commerce à se réinventer pour devenir plus collaboratif et émotionnel, moins transactionnel. Pour transformer le lieu de vente en lieu de vie, les opérateurs ont un besoin immense d’échanger et de partager leurs expériences et leurs données, mais aussi d’interagir avec les opérateurs privés – foncières, architectes et enseignes”, affirme Nathalie Depetro. Grâce au partenariat exclusif avec LeisurUp, le Mapic accueille cette année pas moins de 35 acteurs du loisir. “Il faut repenser le commerce comme un service au sein du développement urbain, réinventer l’approche du commerce comme vecteur de bonheur du consommateur”, ajoute la directrice. Pour se faire une idée du commerce de demain, le salon présentera de nouveaux concepts et enseignes venant de l’étranger, notamment centrés sur les services à la personne et la santé au sens large (bien-être, parapharmacie, bio, etc.). “Nous nous dirigeons vers un commerce affinitaire, tourné vers l’expérience et le service”, résume Nathalie Depetro. La crise sanitaire n’est que l’accélérateur des transformations d’un commerce déjà en pleine mutation structurelle et conjoncturelle.
Au programme
Les grandes thématiques du Mapic Digital
L’édition digitale du Mapic propose un programme de conférences resserré d’une vingtaine de sessions qui donneront la parole à des intervenants de haut niveau (maires, PDGs, cadres dirigeants…). Intitulé “Vers un commerce collaboratif : prêts à changer les règles ?”, ce programme sera accessible gratuitement à tous sur la plateforme et se focalisera sur trois grands sujets :
1. Les villes et l’usage mixte. Pour attirer les consommateurs, les villes doivent leur proposer une expérience et se positionner en tant que “destination” mêlant shopping, restauration, activités ludiques, bureaux, hôtellerie. C’est la ville
du quart d’heure qui intègre aussi les notions de circuits courts et de commerce local et durable.
• Parmi les conférenciers qui s’exprimeront sur cette thématique, des destinations emblématiques telles que Area15 (États-Unis), complexe commercial à Las Vegas proposant principalement divertissement et activités immersives ou Time Out Market (Portugal). Une session sera également dédiée au marché français et à la requalification des zones périurbaines, et une session au paysage commercial italien.
• Les outlets évoluent également vers des lieux de vie mixtes. Généralement construits en plein air, leur format est propice aux évolutions actuelles et à l’intégration d’espaces de restauration et de loisirs. Plusieurs sessions de conférences leur seront consacrées avec entre autres la participation de TORG (États-Unis) et Salomon (France).
2. Le phygital, nouvelle norme du commerce. La collaboration et l’innovation sont les mots-clés : collaboration entre toutes les parties prenantes de l’immobilier commercial mais également combinaison des techniques de vente, innovation sur toute la chaîne de valeur, qu’elle soit technologique ou sociétale, pour amener à plus de durabilité, à l’amélioration de la connaissance du client, la réduction des coûts et l’augmentation du trafic.
• S’il est désormais impensable pour une enseigne de ne pas avoir un site de e-commerce, les DNVB (Digital Native Vertical Brand ou marques nées en ligne comme Sézane, Glossier, Everlane) cherchent de plus en plus à avoir pignon sur rue.
Ce sujet sera abordé notamment lors de la conférence “Think physical retail, think different” avec Michele MOLON, EVP Omnichannel & Member of the Management Board, Swarovski (Autriche), Carsten KELLER, Vice President for Direct-to-Consumer, Zalando (Allemagne) et Benjamin CALLEJA, PDG & fondateur, Livit Design (Espagne).
3. La restauration et le loisir. Ils jouent un rôle central pour enrichir et allonger l’expérience des visiteurs dans les centres commerciaux et les lieux de vie. Activités sportives, événements autour de marques, jeux, activités culturelles… Tout est bon pour permettre au consommateur de vivre une expérience qu’il ne pourrait pas vivre chez lui.
• Parmi les sociétés qui interviendront sur cette thématique : The Smurfs (Belgique), Bisounours (États-Unis), UCPA (France), Extreme International (Royaume-Uni), Unlimited Snow (Pays-Bas), Wave Surfers (Belgique), Magnicity (France), Zamperla (Italie).