Après une année 2020 qui a relativement bien résisté à la crise sanitaire, le marché français de l’investissement en commerces a démarré l’année 2021 timidement avec seulement 642 M€ investis au 1er semestre 2021 via 82 transactions, révèle JLL. Ce creux était attendu, dans l’attente d’une stabilisation des états locatifs et d’une atténuation de la crise sanitaire. L’acquisition par WP Carey de 3 hypermarchés Géant Casino, pour un montant de 102 M€, constitue la seule opération de plus de 100 M€. Les commerces de périphérie, qui avaient fermé la marche en 2020, faute d’opportunités essentiellement, arrivent en tête des engagements (44 %) au 1er semestre 2021 avec 280 M€. Les centres commerciaux et galeries commerciales achèvent quant à eux le semestre sur un volume d’investissement de 160 M€ (25 % de l’activité) avec comme transaction phare l’arbitrage par Hammerson auprès d’Allianz Real Estate de sa participation minoritaire dans “Nicétoile” et “Espace Saint-Quentin” pour un volume proche de 60 M€.
Stabilisation des taux
Les taux prime des pieds d’immeubles et des retail-parks, qui ont connu une légère hausse en milieu d’année 2020 pour se positionner à respectivement 3 % et 5,25 %, restent stables à ce stade, tandis que celui des centres commerciaux est
aujourd’hui estimé à 4,50 %. “Les volumes du 1er semestre reflètent la période d’attentisme observée entre les confinements de novembre et avril. Nous avons cependant observé une accélération des mises sur le marché en avril, et un intérêt renouvelé des investisseurs pour ces produits. Tous les actifs que nous avons mis en marketing ont en effet reçu plusieurs offres. Le 2nd semestre 2021 commence ainsi nettement mieux que le 1er, avec déjà près d’1 milliard d’euros d’engagements actés au cours de l’été via plusieurs transactions d’envergure. Nous anticipons ainsi un volume d’investissement de l’ordre de 2,5 Mds€ sur l’ensemble de l’année 2021”, commente Jessica Jaoui, directeur Transaction Investissement Commerces chez JLL.
Retour des investisseurs anglo-saxons
Le marché se rouvre aujourd’hui à des acteurs qui étaient devenus particulièrement prudents vis-à-vis du commerce. “On observe un réel intérêt des investisseurs anglo-saxons pour les transactions en sale and leaseback, avec notamment des opérations d’envergure émanant de secteurs qui ont bien résisté pendant la crise, à l’instar du sport, de la restauration rapide ou du bricolage. D’autres opportunités viendront également de l’alimentaire, particulièrement prisé depuis le début de la crise (29 % des volumes échangés au 1er semestre 2021), comme en témoignent 2 mandats que nous avons actuellement, de près de 150 M€ chacun. Enfin, plus globalement, le commerce bénéficie de taux de rendement plus attractifs que les autres typologies d’actifs”, conclut Jérémy Rasoli, Responsable Département Commerces chez JLL.
C.Bu