Après avoir provoqué un tollé auprès des commerçants, la campagne de l’Ademe sur les dévendeurs a fait l’objet d’un communiqué publié par la Confédération des Commerçants de France.
Un coup marketing qui fait parler. La récente campagne publicitaire de l’Ademe, mettant en scène le « dévendeur », a suscité un profond émoi au sein de la Confédération des Commerçants de France (CDF), et de ses membres qui représentent le commerce physique, les commerces de proximité en plein cœur des centres-villes. La profession a publié un communiqué dénonçant “une déclaration injuste, impromptue, à seulement un mois des fêtes de fin d’année, période cruciale pour les commerçants, et le commerce”.
Nouvelles formes de consommation
Pour le CDF, il est primordial de ne pas amalgamer toutes les formes de commerce de manière indiscriminée. “Le commerce mérite d’être distingué, principalement celui qui offre des produits de qualité, avec une empreinte environnementale moindre, une plus grande durée de vie, une forme de commerce qui apporte le lien social, c’est l’ADN des commerçants indépendants de proximité”, affirme la profession, rappelant que ce type de commerce ne fonde pas son activité que sur des promotions à outrance, sans cesse renouvelées et non contrôlées par l’état le plus souvent, (dumping commercial), délibérée qui, de plus, engendre une pollution conséquente allant à l’encontre des principes écologiques, défendus par le Ministère de la Transition écologique. Un comportement que les commerçants de proximité refusent de mettre en œuvre, souligne la confédération.
Les commerçants indépendants pratiquent aussi la deuxième main, et sont favorables à l’évolution d’une nouvelle forme de consommation, telle que la location plutôt que l’achat systématique.
Il est en effet nécessaire de distinguer le commerce des produits de qualité médiocre, souvent délocalisés et en promotion perpétuelle jusqu’à parfois à moins 70%, que l’on retrouve particulièrement chez les pure players, dont les livraisons prétendument “gratuites”, sont surabondantes et participent à l’hyper pollution.
Une campagne de stigmatisation
Selon la profession, la campagne publicitaire de l’Ademe ne prend pas en compte ces enjeux majeurs, de la mutation du commerce. Elle manque de précision et ne met pas l’accent sur la nécessité de “consommer mieux” et “consommer responsable”, au profit du sauvetage de la planète, les fondements de l’action de son Ministère de tutelle.
Au lieu de cela, cette campagne tend à stigmatiser et à dévaloriser l’acte fondamental de commercer, “une activité noble qui est ancrée dans notre société depuis des temps immémoriaux“, soutient la confédération.
La confédération des commerçants de France, comme de nombreux acteurs du commerce, a demandé au Ministère concerné de mettre un terme à la diffusion de cette publicité sans délai, alors que les commerçants font déjà face à d’énormes difficultés, telles que l’inflation entraînant une baisse des ventes et le coût exorbitant de l’énergie, qui affectent leur rentabilité.
La confédération des commerçants de France annonce se tenir à la disposition de l’Ademe et du Ministère de la Transition écologique pour travailler ensemble à la valorisation de l’acte de commerce plus vertueux, plus juste, équitable auquel nos commerçants se dédient tous les jours, avec force et foi, en vue de satisfaire leurs clients.
C.Bu