Les leviers du plan de soutien et de souveraineté des industries agroalimentaires ont été dévoilés, le 3 mars, à la suite du Comité stratégique de la filière qui s’est tenu lors du Salon de l’agriculture.
A l’issue du Comité stratégique de la filière agroalimentaire qui s’est tenu vendredi 3 mars lors du Salon international de l’agriculture, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, ont dévoilé le plan de soutien et de souveraineté des industries agroalimentaires dans un contexte de tensions conjoncturelles fortes, exacerbant les difficultés structurelles. Objectif : accélérer les transitions (énergétiques, écologiques, environnementales), renforcer la compétitivité et soutenir la création de valeur au cœur de la chaîne alimentaire.
Création d’un fonds d’investissement
Le plan porté par le Gouvernement a notamment été salué par l’Adepale, l’association des PME et ETI alimentaires transformateurs en France, « un plan historique, très attendu dans un contexte particulièrement compliqué pour la filière ».
Le plan comporte, notamment, la création d’un fonds d’investissement (consolidation et capital-développement) dédié à la filière agroalimentaire, avec pour objectif de lever plus de 500 M€, dont 200 M€ apportés par l’Etat. D’autre part, il prévoit la facilitation de l’accès à France 2030, notamment sur les volets décarbonation et robotisation, ainsi que le report de charges sociales et fiscales pour les entreprises qui le souhaitent. « L’industrie agroalimentaire française est un formidable atout pour la souveraineté alimentaire de notre pays, a souligné Marc Fesneau. Le plan de soutien porte l’ambition de l’Etat et est structurant pour la filière tout en lui permettant de consolider ses fondations pour mieux se projeter dans son développement vers une chaîne de production alimentaire plus décarbonée et mieux rémunératrice pour les agriculteurs ».
Gagner en compétitivité et accélérer la transition écologique
Pour l’Adepale, la création de ce fonds d’investissement public-privé et la mise en place de soutiens à la modernisation et à la robotisation – demandes de longue date de l’association – « vont permettre de gagner en compétitivité et d’accélérer la transition écologique du secteur ». Dans le cadre de la concertation lancée par le gouvernement, l’association avait souligné la faiblesse des marges des entreprises agroalimentaires, et en particulier des PME et ETI. Face à une succession de crises récentes (Covid, guerre en Ukraine, aléas climatiques, influenza aviaire…), et à l’explosion des coûts de production liée, notamment, à la crise énergétique, aux effets de du changement climatique et à la raréfaction de la ressource en eau, l’Adepale avait alerté sur l’impossibilité pour les PME et ETI du secteur, aux marges fragilisées, de réaliser les investissements nécessaires pour faire face et s’adapter à ces évolutions. « Nous nous réjouissons de l’élargissement de la représentativité des PME et ETI au sein de la gouvernance du comité stratégique de la filière agroalimentaire, a souligné Jérôme Foucault, président de l’Adepale, lors de ce comité. Avec plus de 3 000 entreprises représentant 56% du chiffre d’affaires (110 Mds€) et 63% de l’emploi de l’industrie agroalimentaire française, les PME et ETI françaises ont besoin que ce nouvel élan se confirme dans le temps ! ».
Photo : Xavier Remongin/agriculture.gouv.fr