Les deux brasseurs cessent leurs activités en Russie et quittent le pays.
Le groupe Carslberg annonce, le 28 mars, quitter la Russie. Une décision qui intervient après que le groupe ait annoncé, le 9 mars, un examen stratégique de sa présence dans le pays. « Sur la base de cet examen, nous avons pris la décision difficile et immédiate de demander la cession complète de nos activités en Russie, ce que nous pensons être la bonne chose à faire dans l’environnement actuel. Nous n’aurons plus de présence en Russie », indique le groupe dans un communiqué.
Suite à cette décision, les activités de Carlsberg en Russie ne seront plus incluses dans le chiffre d’affaires et le résultat opérationnel du groupe. D’un point de vue comptable, l’activité sera traitée comme un actif détenu en vue de la vente jusqu’à la réalisation de la cession. « L’entreprise sera réévaluée à sa juste valeur, ce qui entraînera une importante charge de dépréciation hors trésorerie », indique le groupe. En 2021, l’activité en Russie a enregistré un chiffre d’affaires et un bénéfice d’exploitation respectivement de 6,5 milliards de DKK (couronnes danoises) et 682 millions de DKK. « Nous regrettons profondément les conséquences de cette décision pour nos 8 400 employés en Russie. Jusqu’à l’achèvement du processus, nous maintiendrons le niveau d’exploitation réduit récemment annoncé pour soutenir les moyens de subsistance des employés et de leurs familles », ajoute-t-il.
Heineken quitte la Russie
De son côté, le groupe néerlandais Heineken, qui avait déjà annoncé le 9 mars arrêter ses nouveaux investissements et exportations vers la Russie et mettre fin à la production, à la vente et à la publicité de la marque Heineken, a décidé, lui aussi, de quitter la Russie le 28 mars. « Nous sommes choqués et profondément attristés de voir la guerre en Ukraine continuer à se dérouler et s’intensifier », indique le groupe dans un communiqué. En conséquence, les actifs de l’entreprise seront transférés à un nouvel actionnaire. Afin de ne pas risquer de voir l’entreprise nationalisée, Heineken garantit le paiement des salaires de ses 1 800 collaborateurs jusqu’à la fin de l’année 2022 « et nous ferons tout notre possible pour préserver leur futur emploi. Nous ne bénéficierons d’aucun transfert de propriété et nous prévoyons une dépréciation et d’autres charges exceptionnelles hors cash d’environ 0,4 milliard d’euros au total ». Une fois le transfert terminé, Heineken ne sera plus présent en Russie.
Les 3 options pour les entreprises étrangères
Le 4 mars dernier, le premier vice-premier ministre russe, Andreï Beloussov a énuméré les options possibles pour les entreprises étrangères en Russie :
. Première option : la société continue à fonctionner pleinement en Russie, en assurant entièrement l’approvisionnement en matières premières, en fournitures, en composants et en respectant ses engagements envers ses employés ;
. Deuxième option : les actionnaires étrangers transfèrent leurs parts à des partenaires russes et pourront revenir sur le marché russe à l’avenir ;
. Troisième option : la société met définitivement fin à ses activités en Russie, en fermant la production et en licenciant les employés. « Nous considérons qu’il s’agit, en fait, d’une faillite délibérée. Dans cette option, nous interviendrons par le biais d’une procédure de faillite accélérée », a déclaré Andreï Beloussov.