L’Autorité de la concurrence a donné son feu vert au rachat de Leader Price par Aldi.
De dimension européenne, l’opération devait en principe être examinée par la Commission européenne. Toutefois les parties à l’opération ont demandé, comme le leur permet le règlement européen n° 139/2004, le renvoi de l’examen de l’opération à l’Autorité, considérant qu’elle était la mieux placée pour l’examiner. Au regard, notamment, de l’impact national de l’opération et de l’expérience de l’Autorité pour examiner des opérations de concentration dans ce secteur, la Commission lui a renvoyé le dossier par décision du 4 juin 2020.
Le 5 octobre 2020, Aldi a notifié auprès de l’Autorité de la concurrence le projet de rachat d’actifs appartenant au groupe Casino. Ces actifs comprennent notamment 554 magasins sous enseigne Leader Price (sur un parc de près de 640 magasins en métropole) et 2 magasins sous enseigne Casino.
Aldi et Leader Price sont deux enseignes de distribution alimentaire de type maxi-discompte (ou hard-discounter). Aldi détient, en France, 883 magasins.
Pas de (grave) problème de concurrence
Compte tenu des faibles parts de marché cumulées d’Aldi et Leader Price sur le marché de l’approvisionnement au niveau national, l’Autorité a considéré que l’opération n’était pas susceptible de renforcer significativement la puissance d’achat d’Aldi vis-à-vis des fournisseurs. Après avoir consulté les fournisseurs d’Aldi et Leader Price dans le cadre d’un test de marché, l’Autorité a également constaté que l’opération ne les plaçait pas dans une situation de dépendance économique vis-à-vis de la nouvelle entité.
À l’issue de son analyse, l’Autorité a en revanche soulevé des risques d’atteinte à la concurrence dans les zones de chalandise entourant les magasins Leader Price situés à l’Argentière-la-Bessée (05), Bar-sur-Seine (10), Bort-les-Orgues (19), Brassac-les-Mines (63), Lanton (33), Marle (02), Rambervillers (88), Saint-Félix (74) et Sézanne (51).
Dans ces zones, l’opération était susceptible d’atténuer l’animation concurrentielle, et risquait d’entraîner des hausses des prix ou d’appauvrir la diversité de l’offre au détriment du consommateur, compte tenu de la part de marché cumulée des parties (supérieure à 40 %) ou de la création d’un duopole dans la zone.
9 magasins seront cédés
Afin de remédier à ces préoccupations de concurrence, Aldi s’est engagé à céder à un ou plusieurs concurrents neuf magasins Aldi ou Leader Price, situés dans ces zones. Ces engagements permettront de garantir le maintien d’une concurrence suffisante et de protéger les intérêts des consommateurs sur les marchés concernés.Les repreneurs présentés devront être agréés par l’Autorité, qui s’assurera qu’ils seront à même de constituer une offre alternative crédible en matière de distribution alimentaire, dans chacune des 9 zones concernées.