Au premier semestre 2020, la crise du Covid-19 a fortement impacté les fabricants de produits cosmétiques, notamment les PME. Toutefois, la cosmétique devrait moins souffrir sur le reste de l’économie sur l’ensemble de l’année. Tels sont les principaux enseignements de l’enquête réalisée par le cabinet d’études économiques Asterès pour la FEBEA (Fédération des entreprises de la beauté).
Ainsi, les ventes de cosmétiques ont chuté de 10 % – tout comme l’ensemble de la consommation des ménages – lors du premier semestre 2020. A noter : les ventes de produits d’hygiène ont connu un bond d’environ 50% alors que celles des produits de beauté ont perdu 15%. De leur côté, les exportations de cosmétiques comme les investissements ont diminué légèrement moins que la moyenne nationale : respectivement 14% et 12% pour les cosmétiques, contre 18% et 16% en moyenne nationale.
Les TPE et PME de la cosmétique, sui représentent 85% du secteur, s’avèrent nettement plus vulnérables. Les TPE ont, ainsi, subi une chute de 54% de leur chiffre d’affaires, contre 35% pour les grandes entreprises.
Toutefois, selon les évaluations d’Asterès pour l’ensemble de l’année 2020, le chiffre d’affaires du secteur de la cosmétique perdait 5% contre 7% pour la consommation totale des ménages. La hausse annuelle atteindrait 30% pour les produits d’hygiène, alors que les produits de beauté perdraient 17%. « Les ventes de produits liés à la socialisation – maquillage, produits coiffants, parfums – sont en baisse, tandis que les produits d’hygiène du quotidien connaissent une bonne tenue, y compris depuis le déconfinement », souligne Patrick O’Quin, président de la FEBEA.
Particulièrement préoccupant : les instituts et salons de beauté, ainsi que la distribution sélective (parfumeries, parapharmacies…), particulièrement impactés par la fermeture pendant le confinement, devraient, selon les estimations d’Asterès, voir leurs ventes annuelles se replier de respectivement 25% et 23%.
Les ventes en grandes surfaces et parapharmacies, bénéficiant pleinement de la hausse des produits d’hygiène, seront en hausse de 2%. Les ventes en ligne exploseront, quant à elles, de 38%, mais leur poids reste trop faible pour impacter l’ensemble du secteur.
Selon le cabinet d’études, le retour à la situation d’avant-crise, en France, devrait se produire en 2022.
Les entreprises su secteur prévoient de se mobiliser en faveur de l’emploi des jeunes, particulièrement touchés par la crise. Sur l’ensemble de la filière, d’amont en aval, la cosmétique ambitionne de recruter 10 00 jeunes en 2021. Autre point central pour l’avenir de la cosmétique : investir dans la transition écologique. Une étude approfondie s’avère nécessaire pour chiffrer les besoins du secteur et les impacts attendus de cet investissement. Selon Asterès, cette mission pourrait être confiée au Haut-Commissariat au Plan afin de préparer les mutations via des investissements ciblés. Enfin, la FEBEA plaide pour un crédit d’impôt en faveur de la digitalisation des outils de production. L’étude souligne qu’il convient de miser sur la modularité des outils de production, comme celle qui a permis à de nombreuses entreprises cosmétiques de lancer, en quelques jours, des lignes de production de gel hydro-alcoolique : cela permettrait de gagner en productivité à court terme tout en préparant des crises futures. Selon les estimations d’Asterès, un robot de plus par entreprise de cosmétiques impliquerait une hausse de la productivité de 3,5%.