Vent debout contre l’interdiction des sacs plastiques dans les commerces, la Fédération des entreprises du commerce (FCD) et l’Union nationale des syndicats de détaillants en fruits, légumes et primeurs (UNFD) dénoncent une mesure "dangereuse, inefficace et coûteuse pour les Français". Les professionnels s’insurgent contre la décision de Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie; de faire voter une disposition prévoyant l’interdiction de tous les sacs plastiques, à partir du 1er janvier 2016. Un amendement du gouvernement présenté à l’Assemblée Nationale dans le cadre du projet de loi relatif à la transition énergétique dont ils demandent le retrait.
"Cette mesure est dangereuse car elle va directement pénaliser et renchérir le coût des ventes en vrac de fruits et légumes frais. Au moment où toute la filière connaît des difficultés graves, c’est un acte irresponsable", déclarent-ils dans un communiqué commun.
L’UNFD et la FCD évaluent le surcoût de cette mesure à 300 millions d’euros pour les commerçants, ce qui entraînera une hausse des prix des fruits et légumes, impactant le pouvoir d’achat des consommateurs.
Par ailleurs, les deux organismes estiment cette mesure "totalement inefficace sur le plan environnemental" puisque faute de collecte sélective adaptée, ces sacs seront incinérés et auront donc un bilan environnemental négatif. Ils soulignent, de plus, que cet amendement augmentera le nombre de fruits et légumes préemballés, soit une croissance des emballages et des déchets, ainsi que des risques de gaspillage alimentaire, tout en réduisant les surfaces agricoles dédiées à l’alimentation.
Pour France Nature Environnement, en revanche, l’interdiction des sacs plastiques est "une bonne nouvelle". L’association avait annoncé, en juin dernier, vouloir étendre cette mesure à tous les sacs jetables, y compris biodégradables "non écologiques", et les sacs dits oxofragmentables, censés se dégrader mais contenant des résidus de plastique.