C’est à s’y méprendre. Placez les produits les uns à côté des autres : même packaging, même identité graphique, mêmes images, même design, même logo, la seule différence étant la mention "Ginko", en lieu et place de la marque Hermesetas…
Y aurait-il eu changement de nom ? C’est, en tout cas, ce que l’on affirme chez Ginko, à qui veut l’entendre, y compris à notre journaliste le 15 juillet dernier, avec un discours bien rôdé. Samuel Zucco, directeur commercial et marketing, se veut très convaincant : "Nous avons changé le nom de notre marque en mai-juin, de Hermesetas à Ginko, un nom plus court, plus facile à retenir. Cela va entraîner une grande campagne dès octobre et en 2015. Parallèlement, nous travaillons sur des changements de packagings". Pourquoi pas. Sauf que Hermesetas n’a jamais voulu changer de nom. Et qu’il semblerait que Ginko ait mis sur le marché des produits dans l’intention manifeste de tromper les consommateurs… et de faire de l’ombre à Hermesetas.
Détournement de marque
Il faut dire que les rapports sont tendus entre les deux entités. Ginko était le distributeur exclusif, en France, depuis 12 ans, des produits de la marque Hermesetas appartenant à Hermes Edulcorants SA. "Puis nous avons décidé de changer de distributeur, tout en reconduisant, pendant plus d’un an, notre contrat exclusif avec Ginko afin de lui laisser le temps nécessaire pour se réorienter. Le contrat de distribution devait prendre fin en décembre 2014", raconte-t-on chez Hermes Edulcorants. Sauf que l’histoire prend une autre tournure. Le distributeur, en passe d’être éconduit, se rapproche, alors, d’un fabricant espagnol. Et il semblerait que les premiers produits aient commencé à être copiées en fin d’année dernière. "Nous avons été alertés en juin 2014. C’est là que nous nous sommes rendus compte du détournement de tous nos produits et de tous nos contrats de distribution. Toutes les centrales qui ont signé avec Ginko, pensant que nous avions changé de nom, sont aujourd’hui bien embêtées. C’est simple, nous sommes privés de notre chiffre d’affaires depuis février", poursuit-on chez Hermes Edulcorants.
Concernant le détournement de l’identité graphique, l’affaire prend un autre tour. "Ginko a déposé des dessins et modèles à l’Inpi en violation des termes de notre contrat. Nous sommes donc en procédure pour faire annuler ces dépôts, ce qui est assez long. Et nous menons toutes les actions nécessaires pour mettre un terme à la distribution de ces copies qui créent une situation de confusion pour tous nos clients", conclut-on chez Hermes Edulcorants.