Entre 1,5% et 2,5%. C’est la fourchette d’estimation de la prochaine hausse du Smic, annoncée par le gouvernement en juillet. Si ce coup de pouce sur les bas salaires n’est en réalité, et pour une grande partie, qu’un à-valoir sur la future hausse légale prévue, au plus tard, pour le 1er janvier 2013, elle inquiète déjà la Fédération des Entreprises du Commerce et de la Distribution (FCD), car il vient s’ajouter à deux autres propositions : la réduction du plafond des allégements de charges et la taxation de l’épargne salariale sous différentes formes. "Le cumul de ses trois mesures aboutirait à augmenter de manière significative le coût du travail faiblement qualifié et aurait donc un impact extrêmement fort sur le secteur de la distribution mais aussi sur l’ensemble des secteurs de la production agricole comme de la transformation agroalimentaire", s’alarme Jacques Creyssel, président de la FCD. Citant la dernière étude publiée par les économistes Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo, ce dernier estime qu’une revalorisation du SMIC à hauteur de 1,5% serait globalement destructrice en matière d’emplois – soit 50 000 suppressions de postes – à un moment où la situation économique est délicate et la consommation atone.
Allègements des charges
"L’emploi, en particulier celui des jeunes, est la priorité absolue. Et notre secteur est celui qui embauche le plus de jeunes faiblement qualifiés sur toutes les zones du territoire", rappelle le président de la FCD. Déjà privé des allégements de charges prévus par le projet de TVA sociale initié par l’ancien gouvernement, aujourd’hui mort dans l’oeuf, la FCD craint qu’à travers une augmentation massive du coût du travail et une taxation plus forte, les pouvoirs publics ne lancent un mauvais signal pour la profession. "Nous avons un rôle de stabilisateur social. Remettre cela en cause, aura des conséquences importantes sur l’équilibre social de notre pays", poursuit Jacques Creyssel. Et rappelle les promesses faites par François Hollande aux professionnels du commerce et de la distribution, lors des élections présidentielles, en matière de stabilité fiscale et qu’une partie du gouvernement, favorable à une hausse du SMIC à un point de plus que l’inflation, semble avoir déjà oubliées. C.Bu