C’est le premier R du décret d’application de la loi Agec. Tendre vers une réduction puis une suppression des emballages plastiques. Les entreprises ont pris le cap, englobant non seulement l’aspect emballage, mais aussi l’éco-conception des produits afin de réduire au maximum l’utilisation de plastique, qu’il soit vierge ou biosourcé.
Pas un jour sans qu’une annonce soit faite. À l’approche de échéances réglementaires, marques et distributeurs mettent les bouchées doubles pour réduire leur empreinte plastique, redorant au passage leur image vertueuse pour mieux séduire des consommateurs en attente de produits responsables. Si elles empruntent parfois un langage flirtant avec les limites encore floues de certaines réglementations, comme, par exemple, sur la notion de plastiques biosourcés ou biodégradables (voir ci-dessous), la plupart d’entre elles s’inscrivent toutefois dans une démarche qui paraît sincère. Tous les secteurs sont concernés. En juin dernier, la filière cosmétique a ainsi présenté son Plastic Act, un plan d’action visant à réduire son empreinte plastique à l’horizon 2025. En France, les cosmétiques représentent 5 % des emballages plastique selon la Febea (Fédération des entreprises de la beauté). Objectif : réduire de 15 % la quantité de plastique utilisée en généralisant l’éco-conception et en optant pour des formules concentrées et des grands formats. La filière va également travailler à la mise au point de matériaux substituables au plastique, comme le verre allégé ou le papier et le carton imperméables. Autre objectif : réemployer 20 % du plastique d’ici à 4 ans, en s’appuyant, notamment, sur le développement d’une offre vrac. De son côté, Signal (Unilever) entend convertir son portefeuille de dentifrices en tubes recyclables d’ici 2025. Après 4 ans de développement, ils sont déployés depuis septembre sur sa plus grande gamme en France, Integral 8. “La pollution plastique est sans aucun doute l’un des plus grands défis environnementaux de notre époque. Nous pouvons constater chaque jour son impact sur notre planète, notamment les millions de tubes de dentifrice jetés chaque année en France”, souligne Alice Jactel, directrice Produits de Beauté et d’Hygiène chez Unilever France. Traditionnellement, la plupart des tubes de dentifrice sont fabriqués à partir d’une combinaison de plastique et d’aluminium, ce qui confère à l’emballage sa flexibilité mais le rend également difficile à recycler. Au lieu de l’aluminium, les nouveaux tubes utilisent un matériau composé principalement de polyéthylène haute densité (HDPE), permettant ainsi au tube d’être recyclé avec les autres emballages rigides. Il s’agit également du matériau plastique le plus fin disponible sur le marché du dentifrice (220 microns d’épaisseur), ce qui réduit la quantité de plastique nécessaire à la fabrication de chaque tube. Pour cela, Signal