Le compte à rebours est lancé pour les commerces autorisés à rouvrir depuis le 28 novembre. Leur objectif : rattraper le temps perdu. La fermeture surprise des magasins “non essentiels” a enrayé la dynamique de reprise qui s’installait depuis juin et les secteurs les plus soumis à la saisonnalité ont vu leurs ventes dégringoler au moment où ils allaient réaliser une grosse partie de leur chiffre d’affaires. À 17 jours de Noël, vendeurs et fabricants de jouets, bijoux, produits festifs et culturels espèrent encore sauver leur Noël.
Sans se faire d’illusions. Par Cécile Buffard
A moins de trois semaines de Noël, les commerçants sont fébriles. Depuis le 28 novembre, ils sont autorisés à ré-ouvrir. Mais après deux confinements, une consommation timide et un lot d’incertitudes sur les fêtes de fin d’année, ils jouent leurs dernières cartouches pour sauver l’année 2020. Pour les commerces déclarés “non essentiels”, il s’agit de rattraper, en deux week-ends, les ventes perdues du mois de novembre. Et en réalité, bien plus que ça : certaines enseignes, tout particulièrement celles soumises à une forte saisonnalité (le jouet en tête), accusent des pertes de chiffre d’affaires allant jusqu’à 70 %. Le dernier trimestre, censé être la saison stratégique concentrant le gros des ventes de l’année, a été gâché par la recrudescence du coronavirus. Si Noël aura bien lieu le 25 décembre, de nombreux détaillants ne seront pas à la fête. “Même en mettant les bouchées doubles, le seul mois de décembre ne permettra pas de récupérer le manque à gagner cette année. Il nous reste très peu de temps et nos journées de travail, bien qu’elles soient très denses à cette période, ne compteront pas 76 heures !”, prévient Éric Cheminade, président de l’Union de la Bijouterie et de l’Horlogerie (UBH). Pour les commerçants, la course contre la montre est lancée, pour faire rentrer du chiffre d’affaires et liquider au maximum des stocks de coffrets cadeaux et autres collections spéciales “fêtes de fin d’année” qui deviendront obsolètes, une fois Noël passé.
Une saison assassine On ne pouvait envisager plus mauvais calendrier. Car au bout de 10 mois de crise, les commerçants sont exsangues. “Entre 20 et 30 % des commerçants ont – ou vont avoir – de graves problèmes de trésorerie. Ils ont consommé leur PGE et ne peuvent plus s’endetter. Malgré tout, ils vont devoir rembourser leur crédit ainsi que les charges qui ont été reportées. Ils devront aussi payer leurs fournisseurs dans les délais impartis par la LME”, explique William Koeberlé, président du Conseil du Commerce de France. Selon les prévisions de Comité de liaison qui réunit les fédérations et les acteurs économiques du commerce, les pertes de chiffre d’affaires, dans les secteurs fermés au public lors du second confinement, s’élèvent à 8,9 Mds€ HT en novembre et à