Le e-commerce poursuit sa croissance, les livraisons à domicile ont explosé en 2021 et le quick commerce émerge. Pour satisfaire les nouvelles demandes des consommateurs, les entrepôts se robotisent et la flexibilité des solutions de supply chain s’impose.
Par Jean-Bernard Gallois
Pour comprendre
La logistique 4.0, également baptisée “la quatrième révolution industrielle”, est une gestion d’entrepôt fondée sur la connexion informatique, la numérisation de l’information et l’utilisation de logiciels sur le cloud.
Deux ans après le début de la crise sanitaire, un nouveau paysage commercial se dessine en magasin et en ligne, les parcours d’achat se multiplient et les entrepôts évoluent. Les clients, libérés du confinement, veulent des courses délivrées, surtout à domicile. “Le fait marquant de 2021 restera l’explosion de la livraison à domicile alimentaire qui, avec 10,7 milliards d’euros dépensés au 31 décembre 2021, dépasse le drive, autour de 10 milliards d’euros”, indique Émily Mayer, directrice business insight chez Iri. Le panéliste a compilé les chiffres des cartes bancaires de 350 000 Français et ce sont les plateformes de livraison, Uber Eats et Deliveroo, qui mènent la course avec 8,9 milliards d’euros de ventes, en augmentation de 220 % par rapport à 2020. Les paniers livrés à domicile représentent la plus forte croissance (x2,5) avec 1,2 milliard d’euros devant les ventes des GSA (446 millions d’euros) et des pure players (418 millions d’euros). Le quick-commerce, qui a décollé l’an dernier, ne pèse que 152 millions d’euros. Mais ses recettes augmentent aussi rapidement que ses “dark stores” (mini-entrepôts urbains) avec des ventes multipliées par 2,3 entre le début et la fin de l’année 2021. “Les enseignes affichent leur volonté d’être omnicanales et de saisir les actes d’achat dans les magasins physiques et les canaux digitaux quels qu’ils soient, poursuit l’experte. Les distributeurs alimentaires souhaitent changer de prisme et se concentrer sur le client, quels que soient ses canaux d’achat, davantage que sur le modèle économique de chaque canal.”
Rentabilité à la peine
Avec un coût de livraison à moins de 2 euros en prix d’appel, la rentabilité n’est pas au rendez-vous de ces livraisons en un quart d’heure. “Pour les enseignes, l’objectif à court terme n’est pas que l’équation économique tienne mais de pouvoir changer de braquet et suivre les clients dans toutes leurs nouvelles tendances de consommation, ajoute Linda Gmati, consultante chez Sia Partners. En prenant une participation minoritaire dans Cajoo, Carrefour limite son risque et choisit un acteur confirmé de ce nouveau modèle de distribution”. Le groupe, qui domine la livraison à domicile