Enquête bouclée le 3 novembre. Suite aux annonces gouvernementales, Le Village a dû fermer ses portes le 30 octobre et le départ du Vendée Globe se fera à huis clos.
Elles partagent des valeurs communes avec la voile, mais surtout avec le Vendée Globe : innovation, audace, dépassement de soi, solidarité, RSE… En sponsorisant cette course mythique, elles renforcent leur image, font progresser leur notoriété, fédèrent leurs équipes et réseaux, font découvrir leur savoir-faire mais, surtout, partagent cette aventure humaine hors du commun.
Par Catherine Batteux
Vendée Globe
♦ 198 M€ de valorisation brute média en France
♦ 264 000 fans sur Facebook
♦ 54 000 followers sur Twitter
♦ 23 000 abonnés sur Instagram
♦ 456 712 joueurs sur Virtual Regatta
♦ 10 millions de visites uniques sur le web
♦ 343 millions de pages vues web et appli
♦ 1 274 h de TV dans le monde
♦ 33 chaînes pour le départ TV
♦ 71 millions de vidéos vues
♦ Images diffusées dans plus de 190 pays
À l’heure où vous lirez ces lignes, les 33 concurrents de la 9e édition du Vendée Globe seront en mer, partis le 8 novembre à 13 h 02, des Sables-d’Olonne, à l’assaut de l’Everest des mers. Une course au large mythique, autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance où pendant presque 3 mois, ces marins aventuriers auront parcouru parfois plus de 28 000 miles (soit quasiment 52 000 km) en ne comptant que sur eux-mêmes. “Sur les 167 concurrents ayant pris le départ depuis 1990, seuls 89 ont réussi à couper la ligne d’arrivée”, rappelle Yannick Moreau, président de la communauté
d’agglomération des Sables-d’Olonne. C’est dire l’extrême difficulté de cet événement où les solitaires doivent composer avec les vents, les glaces, les vagues démesurées du Grand Sud, les chaleurs équatoriales, le déluge tropical, le froid polaire subantarctique… Des marins d’exception, des aventuriers hors normes sur une course “extraordinaire dans le sens premier du terme, parce qu’elle est unique, très engageante. Dans le contexte actuel, on pourrait même dire que c’est un Ovni, témoigne Patricia Brochard, coprésidente de Sodebo, partenaire majeur du Vendée Globe depuis 2004 et sponsor du skipper Thomas Coville depuis plus de 20 ans. Nous évoluons dans une société où l’on attend le zéro défaut, le zéro erreur, où l’on attend beaucoup des autres, où l’on souhaiterait que tout soit su à l’avance. Or, le Vendée Globe, c’est tout le contraire. C’est un monde incertain où il faut tout faire pour prévoir, anticiper et pouvoir s’adapter à chaque situation. Il faut aussi être très responsable et engagé afin que chacun puisse mener au bout son projet avec l’aide des autres, en créant une vraie chaîne de solidarité. Le Vendée Globe en règle générale, et celui-ci en particulier, a cette saveur assez particulière d’un monde différent, mais justement d’un monde où l’humain est différent”.
Boucler son projet est déjà une victoire
Une aventure collective qui mobilise bénévoles, partenaires, teams voile, sponsors. Comme le souligne Yves Auvinet, président du Département de la Vendée, et de la SAEM Vendée, “construire un projet est un défi nécessitant un engagement de tous les instants. Boucler le parcours du Vendée Globe est une victoire, terminer sur un podium un exploit et gagner une consécration”. Car les skippers doivent savoir tout faire : monter un projet, trouver des sponsors, gérer des équipes, participer aux opérations de communication interne et externe des marques, se qualifier, optimiser les bateaux Imoca dont ils sont parfois armateurs, se préparer physiquement et mentalement, savoir réparer les avaries en mer, pouvoir se soigner seuls en cas de maladie ou blessure, utiliser l’électronique embarquée, faire leur routage météo, choisir les bonnes options, prévoir l’imprévisible…
L’équivalent de 2 grosses campagnes de pub TV
Pas étonnant, dans ces conditions, que l’événement sportif le plus populaire après le Tour de France cycliste, passionne le grand public au-delà des “voileux”. Une visibilité qui attire les sponsors qui y voient non seulement un moyen de toucher leurs cibles, d’accroître leur notoriété, d’animer et fédérer leurs réseaux internes mais, aussi, d’accompagner les projets des teams voile dont les valeurs en partage sont des vecteurs d’image positive activables en interne comme en externe : dépassement de soi, audace, innovation, technologie de pointe, solidarité, capacité d’adaptation, esprit entrepreneurial, engagement RSE… Selon Antoine Mermod, président de l’Imoca (classe de monocoques de 60 pieds), s’exprimant lors d’un visio-café organisé par Bretagne Sailing Valley, “les 33 bateaux de la flotte génèrent un investissement en sponsoring de 125 M€, répartis entre 130 partenaires”. Soit, pour un sponsoring, hors bateau, un budget équivalent, en moyenne, à deux grosses campagnes de TV. Un sponsoring finalement relativement accessible avec des ROI performants et une progression des taux de notoriété intéressante (x12 en 20 ans pour Sodebo avec un équivalent de 150 M€ de retombées médias), sans compter l’émulation interne autour de l’entreprise et du projet. Au-delà du sponsoring, certaines marques – comme Charal par exemple – investissent sur des projets parfois titanesques de bateaux de dernière génération dont ils sont propriétaires, des bateaux munis de foils permettant à l’Imoca de “voler” sur l’eau aux allures portantes. Même si les marques restent discrètes sur leurs investissements, on parle de budgets pour la construction d’un Imoca compris entre 2 M€ et au moins 5 M€ pour les plus récents et d’environ 2 M€ annuels pour les coûts de fonctionnement. Des machines hyper puissantes qu’il faut savoir fiabiliser et dompter. Embarquement avec La Compagnie du Lit/Jiliti et Clément Giraud, Maître CoQ et Yannick Bestaven, Charal et Jérémie Beyou, Pure/Best Western et Romain Attanasio, La Mie Câline/Artisans Artipôle et Arnaud Boissières et, enfin, L’Occitane en Provence et Armel Tripon. Bon vent !
Parcours
Au bout de soi-même
74 jours, 3 heures, 35 mn et 46 secondes pour cette circumnavigation par les 3 caps (Bonne Espérance, Leeuwin et Horn). C’est le record d’Armel Le Cléac’h sur Banque Populaire lors de la précédente édition du Vendée Globe en 2016-2017. Soit 25 jours de mieux que Titouan Lamazou, premier vainqueur de la course en 1990. Qui rejoindra Alain Gautier, Christophe Auguin, Vincent Riou et François Gabart ? Peu importe. “Bien souvent le grand public ne se souvient pas du vainqueur, mais de l’émotion de cette aventure au bout de soi-même. Ils gagnent tous et ils n’en reviennent jamais indemnes”, raconte Pascal Cadorel, directeur de la marque et de la communication chez Sodebo.
Stage couture
En autonomie complète, les skippers doivent apprendre à se soigner seuls en cas de maladie ou de blessure. Ici, Arnaud Boissières (La Mie Câline) et Romain Attanasio (Pure/Best Western) entourés d’autres skippers et remplaçants, suivent un cours médical sur des pieds de cochon au centre de Port La Forêt.
Mixité
Ça progresse… doucement
Ce sera bien quand on n’aura plus besoin de le faire remarquer. 6 navigatrices s’alignent sur le Vendée Globe. “C’est la première fois que l’on est autant représentées. 6, c’est bien, mais c’est 6 sur 33… Le chemin est un peu long. Toutes les six, nous avons à cœur de montrer que les femmes marchent aussi bien que les hommes dans la voile, comme ailleurs”, lance Isabelle Joschke (MACSF), co-fondatrice de l’association Horizon Mixité dont l’objectif est de faire évoluer les mentalités en sensibilisant professionnels et grand public à la question complexe de l’égalité homme-femme dans tous les domaines de la société, y compris la voile.
1. Isabelle Joschke (MACSF) Photo © Jean-Louis Carli/Alea
2. Pip Hare (Medallia) Photo © Mark Lloyd/Alea
3. Clarisse Crémer (Banque Populaire X) © Jean-Louis Carli/Alea
4. Alexia Barrier (TSE – 4MyPlanet) © Jean-Louis Carli/Alea
5. Sam Davies (Initiatives-Cœur) © Bernard Le Bars/Alea
6. Miranda Merron (Campagne de France) © Jean-Louis Carli/Alea
Village
À la rencontre du public
Ouvert pendant 21 jours avant le départ du Vendée Globe, le Village propose de nombreuses animations sur ses 30 000 m2 qui permettent aux partenaires de faire découvrir au grand public leur projet, engagement et savoir-faire autour d’animations sur leurs stands. Cette année, un protocole sanitaire a été mis en place avec, notamment, une jauge de 5 000 personnes en simultané et des e-réservations de créneaux de visite de 3h. Suite aux mesures gouvernementales, le Village a dû fermer ses portes prématurément, le 30 octobre.
On dort comment ?
Bruit, secousses, stress. Pas facile de se reposer en course, surtout sur ces bateaux qui ont gagné en puissance. “Quand ça bouge beaucoup, Yannick dort par tranches de 10 mn. Une alarme a été positionnée au milieu du carré pour qu’il soit obligé de se lever pour éteindre la sonnerie”, explique Christophe Guyony, directeur général de Maître CoQ. “Gérer le sommeil, on a l’habitude. On fait beaucoup de transat et de courses en solitaire. Le plus difficile, c’est la durée : il faut trouver la motivation nécessaire pour surmonter tous les problèmes auxquels on va devoir faire face pour aller plus loin tous les jours”, révèle Yannick Bestaven, skipper de Maître CoQ.