Avec 3,2?milliards de visiteurs par an, les centres commerciaux figurent comme le premier site de rencontre en France. Du moins, c’est l’argument avancé par le CNCC lors de sa dernière grande campagne de communication. Objectif de ce clin d’œil dans l’air du temps: rappeler aux pouvoirs publics le rôle que joue le commerce dans la société, à savoir, être un acteur du vivre ensemble et moderniser son image auprès des consommateurs. Car le commerce comme l’amour se met à l’heure du digital, bousculant les codes et les usages d’un marché du retail malmené par la conjoncture. “L’année 2016 a été médiocre pour l’ensemble du commerce, accumulant une série de facteurs négatifs tels que les manifestations, une météo contre cycle et une baisse de la fréquentation touristique”, indique Gontran Thüring, délégué général du CNCC. Dans ce contexte, les centres commerciaux ne s’en sortent pourtant pas si mal: à -0,9% de chiffre d’affaires sur l’année, ils se montrent résilients. Mais cette stabilité ne doit pas faire oublier un phénomène de société: les modes de vie des consommateurs ont changé: “On observe un décrochage entre la fréquentation et le chiffre d’affaires. Les gens passent moins de temps dans les centres commerciaux, ils se renseignent en amont sur Internet, savent ce qu’ils veulent quand ils entrent dans le magasin, ce qui contribue à réduire la durée de leur visite”, explique le délégué général. Redonner envie à ces consommateurs connectés de venir flâner dans les galeries commerciales est donc le défi majeur des foncières et des enseignes qui rivalisent de nouveaux projets, concepts ou animations pour être plus attractifs. Jusqu’à plus soif?
Effet de saturation? Avec près de 130millions de mètres carrés, le parc commercial français frôle la saturation. “Depuis trente ans, les mètres carrés commerciaux se construisent et le développement du commerce traditionnel s’essouffle devant cette profusion. Le centre-ville des villes secondaires souffre et même les accès prime des grandes villes commencent à en pâtir”, constate Olivier Durand, président de Banimmo France, ajoutant à cela un problème structurel: “chaque année, la part de consommation sur Internet augmente, celle du commerce physique décroît”. Reste-t-il vraiment de la place pour de nouveaux projets commerciaux? Oui, à n’en pas douter selon Julie Valode Rauber, directrice du Siec, qui se tiendra les 21 et 22?juin, Porte de Versailles, à Paris: “On est dans une période de renouveau. Les opérateurs rénovent leurs actifs pour s’adapter aux nouvelles formes de commerces. Le marché s’est indéniablement bien porté malgré une série d’obstacles depuis 2008, d’ordre économique ou sécuritaire.