Elle s’appelle Amazon Day. La nouvelle option de livraison actuellement testée par Amazon offre aux clients Prime du site marchand, le luxe de définir le jour de livraison d’un produit éligible. Celui-ci sera enregistré par défaut pour les commandes à venir. Ce système destiné à faciliter l’organisation des consommateurs pour la réception de leur colis, devrait permettre à Amazon d’économiser sur les frais d’expédition et d’emballage. Les ajustements du champion du web en disent long sur la réflexion de fond que mènent les distributeurs sur l’équation économique de la livraison, à une époque où le consommateur connecté veut tout, tout de suite et chez lui. Plus, l’omnicanalité a transposé dans le retail physique les problématiques du e-commerce. Et si le magasin devenait le meilleur allié du web? C’est la promesse du ship from store. Présent dans les esprits depuis près d’une dizaine d’années, ce n’est que maintenant que le concept du magasin-entrepôt s’impose réellement et s’invite dans toutes les discussions. “Jusqu’en 2010, le prisme des retailers qui pensaient le magasin mort et qui mettaient le cap sur le web prévalait. Ensuite, est venu le ROPO, dans une logique web to store, et nous sommes entrés dans une nouvelle phase où le magasin est revenu au centre du jeu et le retail est devenu assez mature pour aborder la question du ship from store”, raconte Jérémie Herscovic, CEO de SoCloz. Le magasin continuant à capter 90% du chiffre d’affaires des commerçants, celui joue, plus que jamais, un rôle central dans la chaîne omnicanale.
L’enjeu de la livraison rapide De fait, la notion de délais ne fait pas tout dans la livraison. Encore faut-il que le produit soit disponible et à proximité du consommateur. “Avec le ship from store, les retailers raccourcissent les temps de transport, économisent sur la livraison et disposent de produits plus rapidement disponibles sur leur site internet”, explique Jérôme Libeskind, expert en logistique urbaine et e-commerce, néanmoins sceptique sur l’utilité de la livraison en 1h. “L’argument commercial est de taille mais elle coûtera toujours cher, y compris sur le plan environnemental”, indique-t-il. La livraison depuis le magasin le plus proche du client, plutôt qu’au départ d’un entrepôt central vise à réduire la facture. En réalité, elle n’a, en soit, rien d’inédit, comme le rappelle l’expert: “déjà, en 1877, les grands magasins du Louvre, à Paris, livraient en une demi-journée