Nous sommes lents pour nous saisir d’enjeux pourtant vitaux et inéluctables. Le modèle archaïque linéaire – produire, consommer, jeter – n’a plus sa place. Heureusement, une conception circulaire de l’économie voit le jour avec, comme clé de voûte, la donnée qui, elle aussi, doit être ouverte et circuler. En témoigne les acteurs réunis par GS1 France lors de son Université d’été.
Par Catherine Batteux
Circulaire ne rime pas avec propriétaire. Autrement dit, mettre en place une économie circulaire en mode “propriétaire”, c’est-à-dire sans collaboration, sans échange et sans un écosystème fondé sur des règles communes, est illusoire : il faut du travail collaboratif, collectif, des référentiels et des règles communes. C’est une des raisons pour laquelle, pour la 14e
édition de son Université d’Été, GS1 France a souhaité explorer ce thème en associant le rôle que la donnée doit y jouer. Comment consommer différemment dans un monde qui ne cesse de se développer ? Comment exploiter moins de ressources pour nourrir et subvenir aux besoins d’une population mondiale qui ne cesse de croître ? Comment les entreprises vont faire face à ces nouveaux défis ? Et comment imaginer des boucles performantes sans une information dématérialisée, enrichie par de multiples acteurs, allant du producteur au grossiste, du transporteur au distributeur, du régulateur au consommateur jusqu’à l’intégrateur chargé de recycler et de réintégrer la matière dans le circuit de production ? Pour GS1 France, la réussite de ce nouveau modèle et de son expansion à tous les pans de l’économie repose, principalement, sur la donnée, son partage et sa portabilité. “Car, aujourd’hui, un constat s’opère, rappelle François Deprey, président Exécutif de GS1 France. D’un côté, nous avons à notre disposition un monde clairement fini : la terre et ses ressources, limitées. Et, de l’autre, il y a un monde infini, celui de la donnée, qui semble fonctionner presque à l’opposé des ressources physiques épuisables”. Ainsi, la prise de conscience relativement lente des enjeux climatiques et de développement durable est à comparer à l’exploitation toujours plus importante
des ressources. De nombreuses alertes sont lancées, “mais nous sommes pris entre deux postures : l’une “dépressive”, qui conduirait à la décroissance, et l’autre, très risquée, voire suicidaire pour certains, qui serait de poursuivre la croissance à tout prix, technologique principalement, et qui pourrait faire croire que l’on va s’en sortir uniquement grâce à l’innovation”, ajoute François Deprey. En face, la donnée, si elle est bien exploitée et partagée, représente une source infinie de connaissances et d’indicateurs pouvant aider à prendre les bonnes décisions, collectivement. “Mais ne prendre la question de la donnée, et à travers elle celle de la connaissance, que sous l’angle technologique, dans une logique “propriétaire”, serait, selon nous, reproduire le scenario catastrophe que nous prédisent bon nombre de