Les ventes en ligne devraient atteindre les 100 Mds € en 2019 en France, avec une croissance supérieure à 10 %. Si les marges de progression existent, les partenariats de Casino et Carrefour avec Amazon et Google posent le risque de cannibalisation des ventes. Mais l’émergence de la commande vocale stimule les enseignes.
Par Jean-Bernard Gallois
Très solide leader du e-commerce en France avec une part de marché de 50 %, Amazon ne s’est pas – encore ? – imposé dans l’alimentaire. Cette branche, qui pèse 6,2 Mds€ et représente 6,6 % des achats totaux en 2018 selon Nielsen, doit son
succès aux drives, au nombre de 5 000 en France. Auchan a inventé le concept et les autres distributeurs ont suivi, notamment Intermarché qui compte le plus important parc avec 1 400 drives sur 1 800 Intermarché hors Netto. “La jauge du nombre de Drive est quasi pleine mais la demande des consommateurs reste importante, à nous de nous organiser pour accompagner cette croissance qui atteint 7 % par an”, indique Nicolas Paepegaey, directeur des activités digitales chez Intermarché. Quel plafond pourrait atteindre le e-alimentaire ? Sur le drive pur, le responsable d’Intermarché estime que “le marché va atteindre 10 % des ventes alimentaires car il répond aux besoins des familles avec enfants de gagner du temps. Mais il ne sera jamais
majoritaire car le client aime compléter ses courses en ligne lors d’un passage en magasin. Si l’on y ajoute la livraison à domicile voire les repas à livrer, l’e-commerce alimentaire ne devrait pas dépasser 15 à 20 % de parts de marché à terme.”
Standardisation des canaux Au-delà de l’alimentaire, la progression du e-commerce en France est continue. Les ventes étaient de 90 Mds€ en 2018, en croissance de 13,4 % et représentaient 9 % du commerce de détail. “Le chiffre d’affaires total devrait atteindre les 100 Mds€ cette année avec une progression de plus de 10 %”, souligne Francisco Sanchez, associé responsable biens de consommation et distribution chez Mazars. Pour quel niveau maximum ? “S’il y a une boule de cristal, elle peut venir du marché nord-américain, estime Jean-Paul Crenn, fondateur du cabinet Vuca Strategy. Sa part aux États-Unis devrait atteindre les 19 % en 2019 et dans les 24 % en 2023. Sachant que l’on observe le
même phénomène en France avec trois ou quatre ans de décalage…” Cette prévision de 20 % est confirmée par Marc Lolivier, délégué général de la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance). “Il existe des secteurs très mûrs comme les voyages, avec plus de 50 % de parts de marché, l
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