Trop d’informations produits sur l’emballage perturbent-elles le consommateur en quête de transparence ? Quelles sont les solutions à mettre en place ? Eclipsées en pleine crise du coronavirus, où l’origine France est mise en avant, ces questions ressurgiront dans les prochains mois.
Par Jean-Bernard Gallois
Origine France, en avant toute. En pleine pandémie du coronavirus, les Français sont largement invités à acheter les fruits, légumes et viandes tricolores. “Continuez à manger des produits agricoles français, à soutenir nos filières”, a écrit Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, sur le compte twitter du syndicat lors d’un point presse organisé le mardi
24 mars. Les distributeurs se sont engagés à la suivre. Système U, Lidl, Intermarché ou encore Carrefour et la FCD par la voix de son directeur général, Jacques Creyssel, apportent leur soutien aux filières françaises. Les enseignes mettent en place des plans média d’envergure et des distributions de tracts en magasins pour que les consommateurs ajoutent, entre autres, fraises et asperges d’origine française dans leur panier. Il faut dire que les fruits et légumes n’ont pas été à la fête ces
dernières semaines. Entre le 9 et le 15 mars, les ventes de produits de grande consommation en France ont bondi de 38 % selon l’Institut Nielsen. Ruée sur le riz, l’eau en bouteille, les pâtes ou le papier toilette… Sur la seule journée du vendredi 13 mars, les ventes de produits alimentaires et produits frais libre-service ont quasiment été multipliées par trois. Résultat, les produits périssables ont souffert de cette razzia (-40 % sur les ventes de fruits et légumes sur les marchés de gros le 23 mars dernier selon Interfel), une baisse aggravée par la fermeture des cantines, restaurants et des marchés en plein air le 24 mars dernier.
#Balancetonorigine “Le contexte redonne du poids à la souveraineté alimentaire qui est un des socles de #Balancetonorigine”, souligne Olivier Dauvers. L’éditeur de presse et directeur du think tank agri-agro des Echos reprendra, dès la sortie de cette crise sanitaire,
en compagnie du député de la Creuse, Jean-Baptiste Moreau, sa campagne lancée en 2019 pour mettre de la clarté dans l’origine des ingrédients. Son plan d’action : “donner une meilleure et plus sincère information des consommateurs sur l’origine des produits alimentaires”. Parmi les exemples relevés, un produit peut présenter une étiquette “saucisse de Toulouse” sur son facing alors qu’au dos du pack, se trouve l’indication “porc origine UE”. Le hashtag #Balancetonorigine, qui invite à mettre en avant les mauvaises pratiques, a pu en déconcerter certains. “À vrai dire, il m’a un peu gêné, commente Xavier Terlet, Directeur Général du cabinet ProtéinesXTC. Cette forme de dénonciation