Enquête bouclée le 13 octobre 2020
Après une activité estivale satisfaisante et un mois de septembre mitigé, les points de vente sont dans l’incertitude quelques semaines avant la période de Noël. En cet automne, marqué par des retards dans les livraisons de centres commerciaux, les négociations de loyers se poursuivent entre bailleurs et locataires.
Par Jean-Bernard Gallois
Stressés. C’est l’état d’esprit des commerçants à la suite des différentes mesures prises par le gouvernement et ses déclarations successives. Certes, ils en savaient davantage, le 5 octobre dernier, sur les mesures appliquées dans les zones d’alerte maximale. À cette date, la jauge maximale était limitée à une personne tous les 4 mètres carrés dans les centres commerciaux et les grands magasins. Et la surprise, engendrée par les 1 000 personnes “à l’instant T” instaurée à la suite d’un arrêté préfectoral pris dans les Bouches-du Rhône à la fin septembre, n’aura duré que quelques jours. Cependant, les mesures sanitaires étant évaluées tous les quinze jours, la situation demeurait très floue pour les commerçants à la mi-octobre. “Je suis allé à Lourdes cet été avec Bruno Le Maire mais je ne peux pas faire de miracle”, reconnaissait Alain Griset, le ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises auprès de représentants de la distribution le 1er octobre dernier.
Les touristes aux abonnés absents C’est donc l’incertitude à tous les étages. Tout d’abord, sur le comportement des consommateurs. Les Français ont déposé près de 100 Mds€ dans leurs banques, entre février et juin dernier et cette “épargne-covid” ne paraît pas prête d’être
dépensée dans les achats de biens matériels. Au contraire, il semble que le bas de laine grossisse d’ici la fin de l’année. Autre inquiétude, la fréquentation des magasins a fléchi depuis la rentrée après un été satisfaisant sur le plan des ventes, meilleur d’attendu. “En août, le chiffre d’affaires de nos commerçants a augmenté de 3 % par rapport au même mois en 2019”, indique Emmanuel Le Roch, délégué général de la fédération du commerce spécialisé Procos, qui regroupe 300 enseignes. “L’été de nos adhérents a été en trompe-l’œil car la période des soldes a été décalée de deux semaines par rapport à l’année précédente, du 15 juillet au 11 août, souligne Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce qui rassemble des
fédérations de commerçants. Il y a eu progression des ventes sur la frange du littoral et plus de difficultés dans les zones très urbaines.” Depuis la mi-septembre, la situation est plus uniforme mais pas forcément très positive en particulier dans les métropoles. “Dans l’équipement de la personne, nous avons rencontré un véritable problème