Face à une crise sanitaire historique et une explosion des coûts de production, la filière volailles redémarre dans un contexte tourmenté.
Cocorico ! La France est championne de la consommation de volailles en Europe (1,905 Mt), devant l’Allemagne et l’Espagne. En 2022, chaque Français a consommé plus de 28 kg, en moyenne, équivalent à environ 15 poulets. Dans un contexte difficile, la consommation globale, à domicile et hors domicile, de volailles a réussi à se maintenir à -0,4 % en France. Le poulet enregistre même une croissance de +4,8 % entre 2021 et 2022. Si, désormais, près de 4 volailles sur 5 consommées en France sont des poulets (suivis par les dindes et le canard), ils sont aussi 1 sur 2 à être importés. En cause, l’épizootie d’influenza aviaire sans précédent associée à des coûts de production qui se sont envolés (+50 % en 3 ans sur un poulet standard). Ainsi, la France a vu sa production globale de volailles reculer de -7,6 % sur un an et ses importations bondir de +10,6 %. Avec 1,5 Mt de volailles produites en 2022, la filière française a reculé de la 2e place de l’UE en 2021 à la 4e place en 2022. « Le marché français a été assailli de nouvelles importations à bas coût, ne répondant pas aux mêmes exigences que la volaille française », dénonce l’Anvol, l’interprofession volaille de chair. D’ailleurs, en 2022, les productions de poulets sous signes de qualité ont marqué le pas. Alors que les mises en place de poulets enregistrent un repli de l’ordre de -4,2 % sur un an, les poulets bio sont à -25 % et les poulets Label Rouge à -9 %, les éleveurs suivant, en effet, la tendance de consommation qui est à la baisse sur ces volailles de plein air sous signes de qualité.
Appel au soutien des pouvoirs publics
En conséquence, les acteurs de la filière se mobilisent pour freiner la montée en puissance des importations et, ainsi, « répondre aux attentes des consommateurs en contribuant à la souveraineté alimentaire du pays ». L’enjeu est de sauvegarder la filière de la volaille française « unique en son genre par sa diversité, tant en termes d’espèces (poulet, dinde, canard, pintade, caille, pigeon) que de modes de production (standard, certifié, bio, label rouge) », souligne l’interprofession qui en appelle au soutien des pouvoirs publics, tant au niveau français qu’européen, pour l’accompagner dans la reprise de son développement et la sécurisation de sa production.
C.B.