Face à multiplication des certifications et labels, les Français se sentent un peu perdus. Jusqu’à, pour certains, commencer à douter de la transparence des produits.
Si 94 % des Français déclarent connaître le label AB et lui font largement confiance (91 %), le baromètre de consommation Agence bio/CSA révèle que seul un Français sur deux s’estime suffisamment informé sur ce qu’il garantit et notamment sur la règlementation de l’agriculture biologique et les contrôles des produits qui en sont issus. Ce manque d’informations pourrait impacter les ventes de bio. En effet, toujours selon l’étude, 12 % des Français consommateurs de bio déclarent vouloir augmenter leur consommation à l’avenir. Reste que dans le même temps, l’étude souligne une légère baisse du nombre de consommateurs quotidiens souhaitant maintenir leur niveau d’achats en produits bio (77 % en 2021 contre 80 % en 2020). Aujourd’hui, le nombre de labels perturbe les Français. Pourquoi privilégier telle ou telle certification ? Pour autant, il est impossible, pour les marques de ne pas en jouer. “Nous observons un brouillage de l’image de la bio. Cela s’explique par la prolifération de labels dans tous les sens. Les consommateurs n’y comprennent pas grand-chose. Les professionnels de la bio ont négligé les fondamentaux que sont les pesticides et les OGM”, indique Emmanuel Pinteaux, directeur marketing des marques alimentaires Léa Nature.
La valse des étiquettes
“Le consommateur est face à la multiplication des labels et des offres naturelles : cela entraîne un questionnement. La compréhension de ce qu’est la bio est indispensable. Bjorg veut travailler la valeur perçue du bio en continuant à bien communiquer sur sa définition et sur la non utilisation d’OGM”, commente Laure Schmich, directrice marketing Bjorg.
De son côté, Léa Nature s’appuie, notamment, sur le label Origine France Garantie afin d’éviter de devoir choisir entre bio et local. “Nous avons 50 engagements, dont la dimension France qui performe très fort. Nous avons 70 produits labellisés et nous atteindrons les 80 à la fin de l’année. La notion de commerce équitable est très importante également”, ajoute Emmanuel Pinteaux. Le groupe travaille aussi sur le Nutriscore et vise à améliorer constamment le profil nutritionnel de ses produits. La mise en place d’un affichage environnemental devrait permettre de préciser, produit par produit, l’utilisation des pesticides ou l’impact sur le climat. En attendant, des initiatives naissent au service des consommateurs comme éco-score et planet-score. Le groupe Léa Nature est d’ailleurs très engagé avec planet-score, une étiquette environnementale soutenue par un collectif indépendant qui apporte des informations claires. Chaque acteur du marché essaie, tâtonne et trouve une solution pour rassurer ses clients. Comme le confirme Camille Azoulai, co-fondatrice de Funky Veggie, “la bio est un signal qui ne suffit plus”.