Inflation, pouvoir d’achat, prix perçus comme trop élevés par les consommateurs… Autant d’éléments qui impactent l’épicerie salée bio. Le rayon, en difficulté, se maintient toutefois grâce aux innovations.
“Le total bio en GMS ne se porte pas bien, lance Clarisse Moutel, chef de groupe sur la partie épicerie salée chez Léa Nature. En 2021, il représente 5,9 Mds€, en baisse de -2,1 % par rapport à 2020, mais en hausse de +11,7 % par rapport à 2019(1). Les marques 100 % bio sont, au global, en décroissance (-11,1 %) quand les MDD se stabilisent (-0,2 %) et les marques PGC avec des déclinaisons bio reculent (-9,6 %). Le leader de l’épicerie salée reste Jardin Bio Etic (groupe Léa Nature) à 12,9 % de parts de marché sur le total bio ou 20,1 % de PDM sur le corner, suivi de Céréal bio (5,8 %) et Bjorg (4,3 % PdM) quand les MDD représentent 36,3 % de PDM.
Pouvoir d’achat et inflation
Une décroissance du bio qui s’explique par la crise du pouvoir d’achat et l’inflation, sans oublier la perception de cherté du bio, même si l’inflation est plus forte sur le conventionnel. Viennent ensuite des arbitrages de la part des consommateurs avec des produits de transition alimentaire qui ne sont pas forcément bio (local, végétal, produits sans, naturel écologique…) et une multiplication des logos et des labels qui brouillent le message. Enfin, le bio est challengé sur la gourmandise et le plaisir alors qu’ils restent les critères d’achat n°1. “L’épicerie salée au corner subit les mêmes conséquences avec de nombreuses catégories en décroissance vs A-1 même si, sur 2 ans, elle reste encore dans le positif à +2,5 %. La décroissance au CAM P6 2022 vs A-1 comptabilise tout le S2 2020 dans le CAM A-1 et donc des historiques très élevés de l’année Covid 2020, exceptionnelle, marquée par les confinements”, explique Clarisse Moutel, chef de groupe sur la partie épicerie salée chez Léa Nature. Les catégories particulièrement touchées sont celles de fond de placard et les aides culinaires, très largement boostées en 2020, telles que les conserves de légumes (-4,1 %), les sauces tomates (-4,1 %), les bouillons (-20,3 %), les jus de citron (-0,9 %), les aides culinaires végétales (-16,8 %) et les soupes (-6,3 %). A contrario, 4 catégories sont en croissance : les pâtes (+6,6 %), l’huile et vinaigre (+1 %), les sauces froides (+0,3 % boostées par la demande sur la moutarde) et l’apéritif (+0,8 %) dynamisé par Jardin Bio Etic à +31,8 % qui développe la catégorie, relativement nouvelle en bio.
4 grandes tendances de consommation
Au niveau des tendances, l’exotisme et l’évasion arrivent en première position avec une augmentation de +18 % en valeur (CAM mai 2021-IRI tous circuits GMS) pour la cuisine du monde en GMS. Vient ensuite la recherche de prix accessible, amplifiée par la crise du pouvoir d’achat et l’inflation, suivie par la praticité, boostée par le besoin de “convenient” (plus de cuisine maison) et de rapidité (télétravail) et l’attente de produits locaux et français. Ainsi, La marque Jardin Bio Etic vient de lancer une nouvelle gamme de soupes Origine France Garantie pour répondre aux attentes des consommateurs en matière de légumes français mais aussi en termes d’engagement fort avec le label OFG, très exigeant, qui garantit l’origine France sur toute la chaîne de valeur du produit, des ingrédients au process, jusqu’à l’emballage. La marque propose, aussi, une gamme de pâtes 100 % France qui répond aux deux tendances du local et des prix accessibles, sans oublier trois nouveautés autour de la cuisine du monde : Dahl dans les sachets repas express, Lait de coco fluide avec bouchon pour la praticité et Conserve de légumineuses cuisinées haricots rouge façon chili.
1 Données Bio Linéaires – Bilan Bio 2021 – Janvier/février 2022.
2 Source : IRI Données conjoncture & Desk HMSM Proxi – Fin 2021.
3 Données IRI au CAM P6 total concepts HMSM + Drive + Proxi.