
Loisirs, art, culture, musique : face à la puissance du e-commerce, les centres commerciaux font un pas de côté. Exit les concepts 100 % commerciaux, place aux échanges non marchands et à l’expérience collective. En endossant le rôle d’acteur social et d’animateur de la ville, le commerce renoue avec ses origines : celles d’un catalyseur de tendances et d’un dénicheur de talents qui réunit, sur un seul lieu, toutes les richesses d’un territoire. Par Cécile Buffard
Avec près de 120 000 m2, répartis sur une douzaine de sites qui ouvriront en 2025, les complexes de loisirs reviennent sur le devant de la scène. Alors que le développement de nouveaux projets commerciaux est en baisse, le secteur loisirs connaît, à l’inverse, une belle expansion depuis deux ans (8 projets contre 13 en 2025), avec une grande diversité de concepts et de nouveaux opérateurs performants. Basic Fit est le fitness park qui a ouvert le plus de sites au sein des ensembles commerciaux en 2023, avec 7 nouvelles adresses. Au total, les zones commerciales comptent 28 % d’enseignes dédiées aux loisirs depuis deux ans et les centres commerciaux, 16 %, rapporte la récente étude RetailLab sur le marché des commerces en France, publiée par Newmark. « Les périphéries connaissent un renouveau grâce au développement de centres de loisirs dédiés proposant une large gamme d’activités – kart, bowling, murs d’escalade, escape games, trampolines, etc. – et une offre de restauration variée », observe Benjamin Liévin, directeur associé de Newmark, en charge des périphéries. À titre d’exemple, en février dernier, La Compagnie de Phalsbourg a ouvert, dans le centre commercial Atoll, le premier restaurant immersif d’Angers : Wonderwoods, un concept inédit développé par Ephemera Group qui plonge les convives dans une forêt enchantée, peuplée de créatures féeriques et d’effets visuels spectaculaires, pour une expérience sensorielle unique. Cette ludification des espaces originellement dévolus au commerce séduit. « Les centres qui fonctionnent le mieux aujourd’hui sont ceux qui ont intégré du loisir », assure David Bourla, directeur des Études et de la Recherche chez Newmark France.
Le loisir comme vecteur d’émotion
L’essor des loisirs s’inscrit dans une tendance à privilégier les expériences aux achats de biens matériels. « Le sujet n’est pas nouveau mais il