Sous pression de la réglementation, les magasins doivent investir dans des solutions techniques accompagnant la transition énergétique. Mais ces investissements qui se comptent en centaines de milliers d’euros sont aussi l’occasion de faire baisser la facture et de piloter plus finement son circuit de froid, l’éclairage ou le poste chauffage-ventilation-climatisation. Par Jean-Bernard Gallois
Les enseignes et patrons indépendants n’ont pas fini de sortir leur calculette. D’ici 2030, il leur faudra faire des investissements tous azimuts dans les divers appareils de leurs magasins. Meubles froids, climatisation, éclairage, gestion technique du bâtiment, photovoltaïque, sont les principaux postes où ces dépenses vont se compter en centaines de milliers d’euros, quelle que soit la taille du point de vente. Cette obligation s’accompagne, toutefois, de deux nouvelles réjouissantes : les nouvelles installations accompagnent la transition climatique, et ces décaissements forcés vont faire économiser de l’argent aux magasins qui ont déjà fait une partie du chemin. Voici deux ans, en effet, la distribution avait réagi à l’unisson face à de possibles coupures électriques pendant l’hiver. Un protocole de sobriété énergétique avait été lancé, sous l’égide de Perifem, le 15 octobre 2022. « Au départ, l’objectif n’était pas le gain financier mais d’aider à limiter le risque de black-out sur la France, raconte Franck Charton, délégué de la fédération technique du commerce. Nous avons défini douze mesures à prendre parmi lesquelles sept mesures au long cours, comme la baisse d’1 °C de la température dans les surfaces de vente, la fermeture des portes extérieures, un éclairage abaissé à 50 % avant la présence du public ou encore l’extinction des enseignes lumineuses la nuit… » Bien respectées, ces mesures volontaires ont engendré des économies plutôt conséquentes. « En 2023, la consommation énergétique des magasins, mesurée par Enedis sur les compteurs, a baissé de 10 % », se félicite Franck Charton.
L’impact des réglementations
La consommation devra baisser davantage à l’horizon 2030, sous les contraintes des décrets tertiaire et BACS (voir ci-dessous). La réglementation F-Gas renforce aussi les restrictions et interdictions pesant sur les fluides frigorigènes dont le potentiel de réchauffement global (PRG) est supérieur à une