Il manque quelques grands noms de l’industrie agroalimentaire française… Mais c’est parti, enfin ! 82 marques s’engagent potentiellement sur l’étiquetage volontaire sur l’origine des matières premières agricoles sous le logo Origin’Info, dévoilé par Bercy.
Une charte et un projet de logos. A la suite des rencontres de la transparence organisées le 13 mars à Bercy, Olivia Grégoire, ministre déléguée au Commerce, a dévoilé les ressorts d’Origin’Info, le projet gouvernemental d’étiquetage volontaire sur l’origine des matières premières agricoles dans les produits alimentaires transformés et préemballés. Objectif : permettre aux consommateurs de faire un choix éclairé en toute transparence sur l’origine des produits. 82 marques se sont potentiellement engagées : la plupart des distributeurs (sauf Aldi), beaucoup de PME, et seulement quelques grandes marques (Fleury Michon, Bonduelle, Lesieur, D’Aucy, Panzani, Cereal Bio, Daddy, Le Gaulois…). D’ici la fin de l’année, plus de 10 000 références pourront ainsi afficher le logo Origin’Info.
Plusieurs modalités
L’information donnée aux consommateurs sera accessible selon plusieurs modalités, au choix de la marque : directement sur les emballages des produits, sur les étiquettes électroniques en rayon, sur les sites de drive des enseignes ou via un QR code. Une démarche qui, selon Bercy, permettra également « de lutter contre certaines pratiques trompeuses, préjudiciable aux agriculteurs, comme l’usage parfois abusif du drapeau français, alors qu’aucun ingrédient du produit ne vient de France ». Le logo, bleu ou noir, mentionnera les 3 principales matières agricoles du produit et leur pays d’origine. Les indications de type UE ou non-UE ne sont pas acceptées.
Phase d’adaptation
De son côté, Pact’Alim (ex-Adepale), qui porte la voix des PME et ETI françaises de l’alimentation, a salué la mise en place de ce dispositif en proposant une signalétique et un cahier des charges harmonisés. L’association souligne que la démarche est complémentaire des logos de filières sur l’origine France, et permet de donner au consommateur une information claire. Toutefois, Pact’Alim alerte sur le principal frein à la généralisation de la mise en oeuvre de cet étiquetage de l’origine en précisant que celle-ci est souvent complexe et coûteuse, en particulier dans le cas des recettes multi-ingrédients, “en faisant un réel défi pour les PME & ETI de l’alimentation. Pour réussir, elles devront adapter leurs process et leurs systèmes d’information dans un contexte particulièrement complexe : variabilité des approvisionnements liés aux aléas climatiques et au contexte géopolitique, besoins d’investissements pour la transition écologique, faiblesse des marges dégagées par les entreprises et difficultés à répercuter les hausses des coûts…”. Pact’Alim plaide, ainsi, pour une mise en oeuvre simple et progressive de la charte Origin’Info et souhaite d’une évaluation du dispositif puisse se tenir après un an afin d’en mesurer l’impact et les difficultés éventuelles rencontrées. L’association appelle également à ce que cette harmonisation soit aussi opérée au niveau européen “pour ne pas faire peser sur les entreprises françaises des contraintes qui ne s’appliqueraient pas à leurs concurrents”.
C.B.