Dès 2016, Reitzel relance la filière française de cornichons délocalisée en Inde. Et créé, en octobre dernier, la marque Hugo pour porter les valeurs du Made in France. Avec succès.
Les marques évoquent souvent leur engagement de transparence sur les ingrédients face à la demande accrue des consommateurs. Mais sait-on que 80 % des ventes de cornichons en France proviennent d’Inde, de filières peu tracées, que 18 % sont d’origine européenne (principalement des Balkans et d’Allemagne) ? Et que seuls 2 % des cornichons sont français ! 2 % entre les mains de « petits faiseurs », des PME, comme Reitzel qui, avec ses marques Jardin d’Orante puis Hugo, ont travaillé dès 2016 à la relance de la filière française, délocalisée en Inde dans les années 90, pour des raisons évidentes de coûts de production, mais aussi parce que l’on peut y récolter le cornichon 3 fois par an, contre une seule fois en France, entre juillet et septembre, cette cucurbitacée ayant besoin de beaucoup d’eau et, surtout, de pousser par des températures comprises entre 15° et 35°. « On dit qu’il faut 15 ans pour créer une filière. À mi-parcours, nous avons déjà bien avancé. En 2016, nos agriculteurs partenaires n’étaient que deux. Ils sont aujourd’hui 26. Pour la campagne 2023, la récolte est estimée à 845 tonnes, soit 15 fois plus qu’il y a 7 ans, avec 4 agriculteurs en bio et 22 en conventionnel répartis sur plus de 47 hectares en Centre-Val de Loire, Bretagne et Pays de la Loire, se réjouit Perrine Beurey, responsable marketing et communication de Reitzel. Nous avons su, dès 2016, capter la tendance du Made in France qui se dessinait. Aujourd’hui, les consommateurs ont pleinement conscience des enjeux du manger local. Et notre nouvelle marque répond à leurs attentes ».
Hugo, nouvelle marque Made in France
Historiquement, les cornichons d’origine indienne et française étaient vendus par Jardin d’Orante. « L’idée a été de désolidariser le cornichon français de Jardin d’Orante afin qu’il soit plus visible. À l’automne dernier, nous avons ainsi créé la marque Hugo, du nom du fondateur, dédiée au cornichon français», ajoute-t-elle. Hugo fête ainsi son 1er anniversaire. « Nous avons été très bien accueillis en GMS et référencés dès le départ dans toutes les enseignes. Le lancement a été un succès puisque globalement, aujourd’hui, nous atteignons la même part de marché valeur sur les cornichons français que Jardin d’Orante initialement, soit 1,7 % », précise Perrine Beurey. Si le groupe n’est pas le seul à produire des cornichons français, il est en revanche le seul à pouvoir fournir des volumes suffisamment importants pour répondre aux demandes de la grande distribution. Quant au prix, « il sera toujours plus cher qu’un cornichon indien. Mais nous faisons en sorte que nos produits restent accessibles. Ils sont en moyenne à 1 € de plus qu’un bocal de cornichons à marque », observe-t-elle. L’objectif est maintenant de développer la part de marché français. La marque est présente avec 5 références de recettes vinaigrées ou aigre-doux, « les plus jeunes appréciant particulièrement cette version ». Une tendance sur laquelle compte surfer Hugo qui prépare le lancement d’une référence au romarin, qui peut se déguster à l’apéritif, dans un sandwich ou en accompagnement de plat. Rendez-vous au salon Made In France en novembre prochain pour découvrir l’ensemble des produits Reitzel.