Le gouvernement et les acteurs de la grande distribution ont trouvé un accord ce matin et s’engagent à mettre en place un « trimestre anti-inflation » pour lutter contre la hausse des produits alimentaires.
Exit le panier, bonjour le « trimestre anti-inflation ». Ce lundi 6 mars, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a annoncé avoir trouvé un accord ce matin, lors d’une réunion à Bercy, avec l’ensemble de la grande distribution qui s’engage à mettre en place un « trimestre anti-inflation », à partir de ce mois de mars. « Il nous permettra d’avoir les prix les plus bas possible sur un certain nombre de produits du quotidien pendant trois mois, a-t-il souligné. C’est un dispositif massif, efficace et protecteur qui portera sur un nombre de références élevé, librement choisies par les distributeurs ». Des prix « les plus bas possible » financés sur les marges des distributeurs et qui représentera « un effort de plus millions d’euros », a-t-il ajouté.
Renégociation commerciale
Bruno Le Maire a également indiqué qu’en juin, à l’issue de ce trimestre anti-inflation, un nouveau point sera effectué avec les distributeurs et « nous demanderons aux grands industriels de renégocier leur prix avec la distribution ». Il y aura donc une «renégociation des accords commerciaux fin juin de façon à ce que la baisse des prix de gros que nous observons aujourd’hui sur les marchés, mais qui n’est pas encore transmise aux produits de consommation courante, puisse se traduire immédiatement en rayon, sans attendre la fin de l’année 2023 ».
Communications bien orchestrées
Afin que les consommateurs puissent identifier facilement les produits concernés, ils seront labellisés par un logo tricolore « Trimestre anti-inflation » d’ici quelques jours, le temps que les distributeurs aient constitué leur liste de produits. S’exprimant lors de la conférence de presse commune, Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, a ainsi indiqué que les produits choisis par les distributeurs, selon le principe de liberté de commerce, seront différents, mais qu’il s’agira « principalement de nos MDD puis ce sont sur ces marques-là que nous avons le plus de latitude pour bloquer des prix pendant 100 jours ».
Les enseignes avaient, d’ores et déjà multiplié les annonces sur les modérations de prix sans attendre le projet gouvernemental. Système U avait ouvert la voie début février avec un panier de 150 produits à prix coûtant et, dimanche 5 mars, Casino, Intemarché et Carrefour lui avaient emboîté le pas avec des propositions dans le même esprit : maintien du dispositif Monopetitsprix sur 300 produits à prix bloqués jusqu’à fin juin chez Monoprix ; 500 produits anti-inflation (dont 470 MDD) chez Intermarché ; et selon le JDD, panier anti-inflation composé de 200 produits (alimentaires et non-alimentaires) vendus en moyenne 2€ et à prix bloqués jusqu’à mi-juin pour Carrefour.
Pour sa part, Michel-Edouard Leclerc, volontairement absent de cette réunion, a dénoncé ce matin sur CNews le « côté orchestration » et communication politique : « Je ne vais pas aller sur la photo pour dire Leclerc vend moins cher ». MEL a préféré communiquer, ce matin, sur le lancement de son comparateur de prix entre enseignes : « Comme dans une bonne série Netflix, E.Leclerc publiera périodiquement un comparateur de prix le plus exhaustif possible. Vous pourrez ainsi voir quelles enseignes, au-delà de la pub sur un chariot ou un panier, se décarcassent vraiment pour vendre moins cher ».